La BCE prise entre le marteau de l'inflation et l'enclume du soutien à l'activité économique

Lagarde

La Banque centrale européenne réunit ce jeudi son conseil des gouverneurs pour statuer sur la politique monétaire de la zone euro. Si en février, un resserrement monétaire était envisagé, sans précision de calendrier, l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe rebat les cartes. Explications.

Publié le 10-03-2022 par Robert Jules

La réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ce jeudi va devoir intégrer une nouvelle inconnue - l'invasion surprise de l'Ukraine par l'armée russe - à une équation déjà devenue complexe entre choc d'inflation et ralentissement de l'activité. Comment ajuster la politique monétaire de la zone euro avec un taux d'inflation qui s'est affiché à 5,8% en février sur un an, après 5,1% en janvier. Car même si elle est alimentée par l'envolée des prix de l'énergie et des produits alimentaires, l'inflation sous-jacente progresse de 2,9% en février, après 2,4% en janvier, s'éloignant du taux cible de la BCE fixé à 2%.

Révision de la croissance pour 2022

Le resserrement de la politique monétaire qui avait été envisagée en février par la présidente Christine Lagarde, en fonction de la conjoncture, sous la forme d'un arrêt progressif des rachats d'actifs, préalable à un relèvement des taux, est remis en cause par la guerre en Ukraine. En effet, les sanctions prises contre le régime de Vladimir Poutine auront des conséquences pour l'économie européenne, ne serait-ce que sous la forme du choc d'inflation que représentent la poursuite de la hausse des prix de l'énergie et des produits alimentaires. Déjà, en février, la Commission européenne avait justifié par l'inflation la révision de la croissance économique de la zone euro en 2022, de 4,3% à 4%.

"La réunion de la BCE pourrait être beaucoup plus passionnante que ce que le marché semble croire pour l'instant.

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