L'industrie automobile face au péril des normes

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Les constructeurs automobiles dénoncent des injonctions contradictoires pour atteindre les objectifs de CO2 imposés par Bruxelles et mettent en garde contre les conséquences économiques. De leur côté, les autorités estiment que les constructeurs sont coupables de ne pas avoir suffisamment investi dans les technologies propres.

Publié le 18-12-2018 par Nabil Bourassi

« Allez-vous commercialiser la e-Legend ? » Ne leur parlez pas de modèles de niche, en référence à cette Peugeot 504 coupée revisitée qui a été la star du dernier Mondial de l'automobile de Paris, et que tout le monde réclame à cor et à cri. « Nous verrons après 2021... Pour le moment, nous sommes totalement focalisés sur les normes CO2 », nous a répondu un haut cadre de la marque au lion. « Tout l'état-major du groupe est mobilisé pour être dans les clous », renchérit un proche du comité exécutif du groupe PSA.

Et pour cause. Les objectifs de normes CO2 de 2021 s'annoncent comme l'échéance la plus périlleuse de l'industrie automobile. L'Europe veut imposer une moyenne de 95 grammes de CO2 par voiture et par kilomètre, contre 130 grammes aujourd'hui. Dans le détail, les autorités calculeront l'émission moyenne sur l'ensemble des ventes annuelles d'un groupe. Ces objectifs seront encore durcis puisque l'Union européenne a décidé que les émissions devront encore baisser de 37,5% entre 2021 et 2030, avec une étape intermédiaire en 2025 (-15%).

Pour 2021, les constructeurs encourent une amende de 95 euros par voiture et par gramme excédentaire. Certains analystes estiment que les pénalités pourraient s'élever à des milliards d'euros pour certains constructeurs.

D'après une note confidentielle d'un constructeur automobile consultée par La Tribune, un groupe qui vendrait 2 millions de voitures et dépasserait de 10 grammes l'objectif de CO2 devra payer 2 milliards d'euros de pénali

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