"L'Europe peut sortir de la dépendance technologique américaine"

Composite, LHOMME, Santonastasi

Depuis 1991, l'ingénieur Laoreato Santonastasi « trouve des solutions » quand les deux systèmes d'exploitation (OS) dominants, MS-DOS/ Windows et Unix (Linux/macOS), qui équipent tous les systèmes informatiques dans le monde, à la fois pour les particuliers, les professionnels et les industriels, atteignent leurs limites. La technologie mise au point par son entreprise, Hyper-panel Lab, a connu la gloire lorsqu'elle a permis de créer le premier décodeur digital interactif de Canal Plus, à la fin des années 1990, dont la licence s'est écoulée depuis à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires. Fortune faite, l'ingénieur et son équipe se sont retranchés dans leur labo pendant dix ans pour mettre au point SynapOS, un troisième système d'exploitation conçu pour l'ère de l'Internet des objets, véritable alternative au duopole américain. Enfin prêt depuis 2017, après 35 millions d'euros d'investissements, SynapOS entame sa vie commerciale sous la forme d'une startu

Publié le 16-11-2018 par Sylvain Rolland

LA TRIBUNE - Vous avez créé un nouveau système d'exploitation (OS), une technologie de rupture française baptisée SynapOS, que vous voulez imposer dans le monde entier pour ouvrir une troisième voie face au duopole américain composé de MS-DOS/Windows et Unix (Linux/ macOS). Pourquoi vous attaquer à ces piliers qui dominent l'informatique depuis quarante ans ?

JEAN-ROMAIN LHOMME - Nous sommes atteints, en France et en Europe, d'un syndrome de Stockcholm numérique. Notre développement technologique s'accompagne d'effets secondaires négatifs dont nous paraissons nous accommoder. Les journaux ne cessent de relater des failles de sécurité des données, des cyberattaques, mais aussi l'impact grandissant de l'informatique sur l'environnement ou encore la concentration de pouvoirs dans les mains de quelques géants du numérique, les fameux Gafam [Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, ndlr], avec les inquiétudes que cela engendre sur la concurrence, la vie privée ou la souveraineté des États.

La question à se poser est : ces dysfonctionnements sont-ils inéluctables ? La réponse est non, mais à condition de prendre le problème à la source. Il n'est évidemment pas question de limiter les usages, il faut au contraire acter qu'ils ont encore vocation à s'intensifier. Il faut alors identifier comment améliorer les technologies lorsqu'elles montrent des signes de faiblesse ou des risques. D'où viennent la plupart des problèmes actuels sinon de l'essoufflement des deux systèmes d'exploit

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