L'effacement silencieux de la dette grecque

Klaus Regling

En dépit du tabou tenace qui entoure toute annulation de la dette grecque, les Européens ont déjà renoncé à 100 milliards d'euros de créances sur Athènes. Le 5 décembre, les ministres des finances s'apprêtent à en faire encore un peu plus... tout en assurant qu'il n'en est rien.

Publié le 29-11-2016 par Florence Autret

Le 5 décembre à Bruxelles, la Grèce refait son apparition sur l'ordre du jour des ministres des finances de la zone euro. Il s'agira à nouveau de faire un point sur les réformes mises en œuvre par le Premier ministre Alexis Tsipras mais aussi de (re)parler de « mesures » de dette.

Depuis des mois, Klaus Regling, directeur du Mécanisme européen de stabilité (MES), cette grosse cagnotte de 500 milliards d'euros créée en 2012 pour secourir les pays de la zone euro au bord de la faillite, peaufine sa copie. Le mandat que lui ont donné les ministres en mai dernier à La Haye est simple : « Alléger la charge de la dette » en repoussant quelques dates de remboursement et en baissant certains taux d'intérêt. Lundi prochain, il devra rendre sa copie.

Flou et double discours renforcent le mensonge

Il n'y a aucun doute que la présentation qui sera faite de cet exercice d'ingénierie financière sera à peu près incompréhensible pour le grand public. C'est sans importance. C'est même beaucoup mieux comme cela, car ce flou permettra de faire persister le mensonge qui permet depuis des années de faire diminuer la dette grecque... tout en assurant que ses créanciers ne perdent pas un sou. Le débiteur doit moins, mais le créancier n'a rien perdu... Une contradiction flagrante, qu'un enfant de cinq ans comprendrait, et qu'autorise ici la cohabitation entre deux discours (et deux langages comptables) : financier, du côté du Fonds et du Mécanisme européen, politique du côté des ministres. Une contr

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