L'avenir de LCI entre les mains du CSA

L'avenir de LCI entre les mains du CSA

Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel doit avant demain se prononcer à nouveau sur l'attribution d'une fréquence de la TNT gratuite à LCI, la chaîne d'information continue du groupe TF1. C'est tout simplement la survie de la chaîne qui dépend de cette décision.

Publié le 17-12-2015 par Laurent Baquista

Décision en vue

 

Ces deux jours à venir seront décisifs pour l'avenir de LCI, la chaîne d'information continue du groupe de médias TF1. Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel doit en effet statuer une nouvelle fois sur la demande d'obtention d'une nouvelle fréquence sur la TNT gratuite pour le compte de LCI. De la décision du CSA dépend la survie de la chaîne, qui avait déjà failli passer l'arme à gauche l'an dernier. Ayant perdu 8,5 milliards d'euros en 2014, LCI avait ainsi senti le vent du boulet, lorsque la direction TF1 avait envisagé de fermer purement et simplement l'antenne, faute d'avoir obtenu du CSA l'autorisation d'émettre sur la TNT gratuite, comme BFM TV et i-Télé. Mais un plan social avait été décidé, prévoyant la suppression de 148 postes sur les 230 que compte la chaîne d'information continue de TF1.

 

 

L'avenir de LCI se joue

 

Toutefois, ce plan social a été suspendu, à la faveur d'événements survenus ces derniers mois. Tout d'abord, le Conseil d'Etat a cassé le précédent refus du CSA cet été au motif d'une erreur de procédure, permettant à TF1 de constituer un nouveau dossier, et de renouveler sa demande. Les grandes lignes de ce nouveau projet sont très différentes du précédent, car LCI ne consacrerait désormais qu'un quart de son temps d'antenne à l'information continue, les trois quarts restants étant dédiés à des magazines ou des débats. Depuis, le Président du CSA, Olivier Schrameck, semble avoir pris acte de ces changements éditoriaux, et avoue aussi que, depuis les premiers refus de l'autorité administrative indépendante qu'il préside, le paysage audiovisuel a lui aussi changé. Autant de signes qui pourraient laisser croire à un revirement de situation favorable à LCI.

 

 

Les inquiétudes des concurrents

 

Mais ce changement possible d'attitude inquiète aussi d'autres protagonistes, comme Alain Weill, le patron du groupe qui possède BFM TV, ou le groupe Canal+, propriétaire d'i-Télé. Canal+ et Vivendi sont sans doute moins hostiles que ne l'est Alain Weill à l'arrivée de LCI sur la TNT gratuite. En effet, même si Canal+ commercialise aussi le bouquet des chaînes payantes de la TNT, il espère aussi que sa chaîne Planète pourra, comme LCI, passer sur la TNT gratuite, et concurrencer vivement RMC Découverte, autre chaîne détenue par le groupe d'Alain Weill.

Ce dernier, en revanche, est on ne peut plus hostile à l'arrivée de LCI sur la TNT gratuite. Son argument majeur est l'amoindrissement des recettes publicitaires qu'engendrerait l'arrivée d'un nouvel acteur, surtout d'un acteur qui dispose du soutien de la puissante régie médias de TF1 pour attirer les annonceurs. La tâche du CSA s'annonce donc compliquée, et, quelle qu'elle soit, sa décision fera du bruit, des heureux, et des mécontents.

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