L'avenir d'Air France passe par une nouvelle compagnie

L'avenir d'Air France passe par une nouvelle compagnie

Le PDG d'Air France-KLM Jean-Marc Janaillac a dévoilé hier son nouveau plan stratégique aux représentants syndicaux. Il implique la création d'une nouvelle compagnie pour exploiter les lignes déficitaires ou déjà fermées, et se donner un nouveau souffle à travers un nouveau modèle.

Publié le 04-11-2016 par Bertrand Dampierre

Restaurer la confiance

 

Trust Together : c'est le nom du nouveau plan stratégique que le nouveau PDG d'Air France-KLM a présenté durant la journée de jeudi aux représentants du personnel de la compagnie aérienne franco-néerlandaise. Un plan qui, comme son nom l'indique, est destiné à restaurer la confiance. La confiance dans l'avenir de la compagnie, et la confiance entre la direction et les personnels, que les directions précédentes et les grèves à répétition avaient considérablement abîmée.

Le but de ce plan est également de redonner de l'élan en réalisant une cohésion des personnels et de la direction autour d'un nouveau projet d'entreprise, qui, pour une fois, doit passer par une réduction des coûts mais sans licenciements, et donner le jour à une nouvelle entité, capable de faire face à la concurrence avec un modèle alternatif, inspiré du modèle de La Compagnie ou de Jet Blue.

 

Nouvelle compagnie, nouveau modèle

 

La nouvelle compagnie que souhaite en effet créer Jean-Marc Janaillac veut se positionner comme la concurrente des compagnies du golfe Persique, sur le segment des long-courriers. Dans ses précédents plans stratégiques, Air France-KLM a en effet fermé certaines lignes ou réduit les rotations sur des destinations lointaines, laissant le champ libre à des compagnies si subventionnées par les pétrodollars que toute concurrence s'en trouvait faussée. Toutes ces lignes, peu ou non rentables, seront donc le nouveau terrain de jeu de la nouvelle compagnie. Comme l'indique le communiqué de presse du groupe, « elle proposera à ses clients des destinations business et loisirs, avec des standards comparables à ceux d'Air France en termes de qualité de produit et de professionnalisme des équipes ».

 

Adhésion nécessaire des personnels

 

Mais pour qu'elle puisse fonctionner, il faudra que les personnels, pilotes en tête, adhèrent au projet. En effet, pour lutter contre la concurrence, il faudra abaisser les prix et les coûts, ce qui revient à faire des salaires des personnels navigants la variable d'ajustement. Et comme Jean-Marc Janaillac veut éviter un nouveau conflit avec les personnels, cela ne peut être que des pilotes et PNC volontaires qui voleront sur les 10 nouvelles lignes de la nouvelle compagnie. Comme l'a précisé à nos confrères des Echos le PDG de la compagnie aérienne nationale, « notre objectif est de parvenir à des coûts sensiblement inférieurs à ceux d'Air France, en demandant à des pilotes d'Air France volontaires de travailler selon des règles adaptées, en contrepartie de possibilités de progression de carrières, à l'instar de ce qui s'est fait pour Transavia France, et en recrutant des personnels navigants commerciaux sous un statut spécifique ». Mais les personnels l'accepteront-ils ? Là est la question, question cruciale pour l'avenir d'Air France.

Les dernières actualités