L'Autorité de la concurrence impose ses exigences à BeIN et Canal+

L'Autorité de la concurrence impose ses exigences à BeIN et Canal+

Dans le dossier du rapprochement entre BeIN et Canal+, l'Autorité de la concurrence s'apprêterait à imposer des conditions difficiles à accepter.

Publié le 06-06-2016 par Laurent Baquista

Des conditions dures

 

Les Sages de la rue de l'Echelle doivent rendre cette semaine leurs conclusions concernant l'offre de rapprochement faite au groupe de médias qatari par la chaîne cryptée française. Selon le site du journal Les Echos, l'Autorité de la concurrence pourrait tenter d'imposer des conditions difficilement acceptables, pour éviter une situation de distorsion de concurrence sur les droits télévisés du sport.

L'accord de distribution exclusive des chaînes sportives de BeIN par Canal+ poserait en effet de sérieux problèmes de concurrence en empêchant d'autres acteurs, comme les opérateurs de télécommunications, de prendre une part active dans le marché des retransmissions sportives. En outre, l'Autorité de la concurrence, aussi bien que le Conseil supérieur de l'audiovisuel, craignent une possible entente entre les deux alliés dans les compétitions entre les opérateurs de télévision pour obtenir les droits télévisés des rencontres et des championnats sportifs.

 

Bolloré menaçant

 

L'Autorité de la concurrence pourrait ainsi imposer à Canal+ et BeIN de revendre à bas prix à leurs concurrents, chaînes de télévision ou opérateurs télécoms, certains contenus exclusifs. Cette pratique, courante dans d'autres pays, aurait toutefois pour BeIN une conséquence désastreuse : très endetté, le groupe de télévision payante retirerait des revenus moins conséquents de ce type d'opération que s'il avait pu, comme initialement prévu, céder tous ses contenus en exclusivité à un seul acteur partenaire, en l'occurrence Canal+.

Toujours selon Les Echos, Vincent Bolloré n'hésiterait pas à brandir, en cas de décision trop défavorable, la menace de la fermeture pure et simple de Canal+ en France. Une telle décision soulagerait les finances de Vivendi, mais affaiblirait considérablement le cinéma français, ainsi que nombre de clubs sportifs, pour qui les financements directs ou indirects de la chaîne cryptée sont devenus vitaux.

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