L'audit se poursuit

Suite aux dysfonctionnements constatés dans l'usine du Creusot avant 2012, Areva mène depuis plusieurs mois un audit scrupuleux, faisant ressortir tous les écarts et irrégularités, même minimes, par rapport aux normes de qualité de production des pièces métalliques impliquées dans l'élaboration des réacteurs des centrales nucléaires, et des systèmes de génération de vapeur et de refroidissement. Cet audit a prouvé que de nombreuses pièces, actuellement en fonction, étaient touchées par ses irrégularités, et, dans ce cadre, Areva a alerté les exploitants des centrales où avaient été livrées et assemblées les pièces concernées, ainsi que les autorités de sûreté nucléaire concernées.

Une pièce incriminée

Dans le cadre de cet audit, une des pièces du réacteur numéro 2 de la centrale EDF de Fessenheim, en Alsace, a été répertoriée comme présentant un écart de qualité par rapport à la norme. Il s'agit de la virole basse d'un générateur de vapeur du réacteur n°2. Suite à ce constat, Areva NP a donc prévenu à la fois Électricité de France et le gendarme du nucléaire de cette anomalie.

Par ailleurs, les experts d'Areva se sont livrés à des contrôles sur la pièce et de nombreuses analyses. Comme le précise le communiqué du géant du nucléaire, « les analyses techniques conduites par les experts d'AREVA NP ont conclu, à ce stade, que l'anomalie n'était pas préjudiciable à la sûreté de l'exploitation. »

Ne prendre aucun risque

L'Autorité de Sûreté Nucléaire vient donc de prendre une décision à titre conservatoire, afin de maximiser la sécurité de la centrale : celle de mettre purement et simplement le réacteur n°2 de Fessenheim à l'arrêt, et demandé à Areva de mener une nouvelle batterie de tests et d'analyses. En attendant, la centrale de Fessenheim se trouve donc à l'arrêt, du moins dans sa seconde tranche.

Selon Areva, les tests déjà menés confirment l'absence de problème de sécurité. Néanmoins, comme l'ASN ne transige heureusement pas avec la sûreté des installations nucléaires, Areva a décidé, comme le précise le communiqué du groupe, de prévenir tout risque qui concerne la pièce incriminée : « afin de confirmer la robustesse du dossier, une pièce similaire vient d'être coulée et forgée au Creusot afin de valider ses caractéristiques mécaniques et chimiques » a déclaré le groupe nucléaire français.