L'arrêt des réacteurs va coûter 1 milliard d'euros à EDF

L'arrêt des réacteurs va coûter 1 milliard d'euros à EDF

Selon le quotidien Les Echos, les arrêts de réacteurs pour contrôles des pièces techniques majeures dans les centrales nucléaires devraient coûter à EDF 1 milliard d'euros.

Publié le 07-11-2016 par Guilhem Baier

Un sérieux manque à gagner

 

Selon nos confrères du quotidien économique et financier Les Echos, les arrêts contraints de réacteurs dans les centrales nucléaires qui ont lieu depuis quelques semaines devraient représenter pour Electricité de France un sérieux manque à gagner, en plus de mettre en péril l'approvisionnement de certaines régions de France en électricité et de renchérir le coût de l'énergie pour les utilisateurs, particuliers et professionnels.

Ces arrêts ne sont pas les conséquences de dysfonctionnements chez EDF, mais des alertes émises sur la trop grande concentration de carbone dans l'acier de certaines pièces cruciales dans le fonctionnement des centrales, comme les couvercles et les fonds de cuves de réacteurs, et les générateurs de vapeur. Dans son audit mené sur l'usine du Creusot, Areva NP avait en effet identifié des anomalies dans le contrôle qualité, qui nécessitaient, par mesure de précaution, des contrôles supplémentaires et des tests sur des pièces installées dans de nombreuses centrales nucléaires. Ces tests et ces inspections se font, bien entendu, sous contrôle de l'Autorité de sûreté nucléaire, qui impose les arrêts et délivre les autorisations de remise en service en cas de bon déroulement des tests.

 

Nombreuses incertitudes 

 

De nombreux réacteurs nucléaires se trouvent donc actuellement en arrêt forcé, ce qui entraîne une perte de production de 30 térawattheures (TWh). Selon Les Echos, cette perte de production représenterait un manque à gagner d'environ 1 milliard d'euros, sur la base d'un prix du mégawattheure situé entre 30 et 32 euros.

Il n'est pas impossible, par ailleurs, que le montant de cette facture estimée puisse grimper encore. En effet, l'ASN pourrait tout à fait, en fonction des résultats des examens d'inspection et des tests, demander soit des contrôles supplémentaires, soit le remplacement de certaines pièces, ou restreindre les conditions d'exploitation de certains réacteurs. Le gendarme du nucléaire doit avant tout veiller à la sécurité de tous et ne badine pas avec le risque nucléaire. EDF pourrait donc voir à l'avenir ses comptes encore plus fragilisés par les dysfonctionnements intervenus chez Areva NP, que l'énergéticien devrait, en plus, racheter avant la fin de l'année.

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