L'Arcep, une autorité indépendante sous pression permanente

Arcep Silicani

LA REGULATION DES TELECOMS EN QUESTION - 2/2. Confronté à des attaques du gouvernement et des opérateurs, le gendarme des télécoms éprouve parfois des difficultés à prendre des décisions de son propre chef. Un élément pourtant fondamental pour réguler un marché sensible.

Publié le 04-11-2021 par Pierre Manière

L'Arcep est l'une des autorités indépendantes les plus importante du pays. Elle a la lourde tâche de réguler le secteur des télécoms, qui est devenu, avec l'essor du numérique, essentiel pour les particuliers et les entreprises. Son travail est d'autant plus complexe que les « régulés » comptent parmi les acteurs les plus puissants de l'Hexagone. Ancien monopole d'Etat, Orange demeure une vaste machine, dont les dirigeants cultivent depuis toujours des liens étroits avec le gouvernement. Les activités de l'ex-France Télécom sont suivies avec attention par les pouvoirs publics. Aujourd'hui encore, l'Etat reste son premier actionnaire, à hauteur de 23% du capital. En face, Bouygues Telecom, Altice (SFR) et Iliad (Free) appartiennent à des milliardaires influents. Martin Bouygues, Patrick Drahi et Xavier Niel possèdent tous des empires médiatiques. Ce qui ne laisse personne indifférent, notamment les décideurs politiques.

Dans ce contexte sensible, les tensions sont monnaie courante. L'Arcep est régulièrement confrontée à des pressions, parfois très fortes, du gouvernement et des opérateurs. Elle doit pourtant se montrer impartiale. Son meilleur atout, c'est son indépendance. Il s'agit, ici, d'un point crucial. Cette indépendance est gravée dans le marbre à sa création, en 1997, sur demande de l'Union européenne. Bruxelles considérait qu'il s'agissait de la meilleure manière de garantir, pour les télécoms, le passage d'un système de monopole d'Etat à un marché concurrentiel régu

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