Jean-Claude Trichet : « La bulle des crypto-actifs ressemble à celle des tulipes néerlandaises »

Jean-Claude Trichet

Croissance à moyen-long terme, politique industrielle, politique de la BCE – une « maison » qu’il connaît bien pour en avoir été le président au moment de la crise des subprimes –, crypto-monnaies qu’il préfère appeler crypto-assets… Présent à Saint-Raphaël, aux Rencontres de l’Avenir, l’ancien gouverneur de la Banque de France dit aussi que l’Europe en tant qu’ensemble uni a encore du chemin à parcourir et qu’il ne faut pas forcément s’enflammer pour le plan Biden, dont les risques sont, selon lui, à craindre à moyenne échéance.

Publié le 17-03-2021 par Laurence Bottero

LA TRIBUNE - Un an après le début de la crise sanitaire et alors que le plan de relance veut inscrire la France dans la reprise de l'activité économique, les perspectives de croissance sont positives, l'OCDE tablant sur une hausse de 5,6% du PIB mondial, Bercy envisageant plutôt une croissance de 6%. A-t-on raison d'être optimiste ?

JEAN-CLAUDE TRICHET - Je ne suis pas, pour le moment, très optimiste sur la croissance à moyen-long terme, compte tenu du fait qu'elle dépend essentiellement des progrès de productivité et que ceux-ci sont médiocres depuis maintenant très longtemps. On peut documenter la baisse des progrès de productivité dans l'ensemble des pays avancés et en France en particulier, des années 2005-2006. Mais à court terme, je prévois évidemment un rebond de la croissance, largement due à vrai dire, au rattrapage de ce qui a été observé négativement depuis le Covid. Donc à court terme, oui, progrès relativement significatif de la croissance, à moyen-long terme, pour l'ensemble des pays avancés, il faut que nous travaillions beaucoup plus sur les réformes structurelles et sur l'ensemble des éléments qui sont les déterminants de la croissance réelle.

Le plan Biden, doté de 1 900 milliards de dollars, peut-il aussi bénéficier à l'Europe ?

A court terme, évidemment, si les Etats-Unis mettent dans la marmite américaine 1,9 trillion de dollars, ça ne peut pas ne pas avoir d'impact plutôt positif sur l'ensemble des pays du monde, pas seulement les pays avancés, et donc p

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