Un accord historique

Pour l'entreprise de biotechnologie marseillaise, il s'agit tout simplement de l'accord du siècle, celui qui la propulse dans la cour des grands. Innate Pharma est spécialisée dans ce créneau prometteur qu'est l'utilisation de l'immunothérapie dans le traitement des cancers. Au lieu de saturer l'organisme du patient de produits chimiques qui détruisent les cellules tumorales mais l'affaiblissent, le principe consiste à renforcer son système immunitaire et à lui permettre de combattre spécifiquement les cellules cancéreuses.  Les analystes du secteur estiment que l'utilisation de l'immunothérapie en oncologie devrait représenter un marché de 33 milliards de dollars à l'horizon 2022.

L'accord signé avec le AstraZeneca porte sur l'anticorps IPH2201, un anticorps testé par Innate Pharma qui, combiné à l'anticorps anti-PD-L1 développé par le laboratoire britannique, stimulerait le système immunitaire du malade et le concentrerait sur la destruction des tumeurs.

Des ressources importantes

L'accord stipule qu'AstraZeneca versera à Innate Pharma 1,17 milliard d'euros, et des redevances à deux chiffres sur les ventes d'un prochain traitement, et d'un partage 50/50 pour toute commercialisation en Europe. AstraZeneca vient d'ores et déjà de verser un premier acompte de 250 millions de dollars, en échange de l'exclusivité du codéveloppement de IPH2201. Si les prochains développements sont concluants, le laboratoire pharmaceutique versera des fonds supplémentaires à la biotech provençale : 100 millions de dollars pour la phase 2, et 925 millions pour la phase 3. Le Président du Directoire d'Innate Pharma, Hervé Brailly, estime avec satisfaction que cet accord va permettre d'accélérer le développement de l'IPH2201, et procurer à l'entreprise des ressources importantes pour d'autres développements d'anticorps.