Inflation : pourquoi les chiffres tendent à gonfler la hausse des prix

Espagne: l'inflation sur un an atteint 10,2% en juin, une premiere depuis 1985

La communication des chiffres de l'inflation est généralement indiquée en « glissement annuel », c'est à dire en comparant un mois donné par rapport au même mois de l'année précédente. Or, cette approche tend à gonfler les données et ne reflète pas la hausse des prix d'un mois sur l'autre. Par ailleurs, l'inflation sous-jacente, un indice qui exclut les prix très volatils de l'énergie et les denrées alimentaires, n'est que rarement donné. Au final en France, la hausse des prix reste très concentrée sur certaines catégories de produits et dérisoire par rapport aux grandes poussées inflationnistes du XXème siècle. Explications.

Publié le 14-07-2022 par Paul Marion

« L'inflation bondit à +5,8% en juin, « l'inflation  grimpe à +4,8% en avril », « l'inflation explose à +3,6% en février » : ces derniers mois, les observateurs économiques ne brillent pas par leur modération. La hausse des prix est certes surprenante et inédite dans le monde occidental depuis les années 2000. Néanmoins, la présentation qui est faite des chiffres de l'inflation de mois en mois porte à confusion sur l'ampleur d'un phénomène qu'il convient de ramener à ses justes proportions.

Ainsi, lorsqu'on parle d'une inflation qui « bondit en juin », on a tendance à comprendre que les prix à la consommation de juin se sont envolés par rapport à ceux de mai. Or, il s'agit des chiffres de l'inflation en glissement annuel, comparant la hausse des prix d'un mois par rapport au même mois de l'année précédente.

Mensuelle, annuelle et sous-jacente : il n'existe pas qu'une inflation

« Ce qui est frappant depuis quelques mois, c'est que le rythme de l'inflation est donné en glissement annuel, ce qui tend à amplifier le phénomène, même si cela offre une perspective : ainsi une hausse de 5,8% en France en juin 2022 par rapport à juin 2021 signifie qu'en un an les prix ont augmenté de 5,8%. Mais en chiffres mensuels, les prix évoluent plus modérément et marquent le pas depuis avril : +0,3% en janvier 2022, +0,8% en février, +1,5% en mars, +0,4% en avril, +0,7% en mai et +0,7% en juin », analyse l'économiste et historien Michel-Pierre Chélini, qui rappelle que l'OCDE penche même pour u

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