Guerre en Ukraine : les Américains ont enfin eu la peau de Nord Stream 2

Nord Stream 2

Le gazoduc géant était dans le collimateur de Washington qui craignait de voir la dépendance de l'Europe à la Russie devenir irréversible, et de créer une "arme" géopolitique. Le projet devait en effet permettre d'exporter 110 milliards de m3 de gaz naturel par an, soit la moitié de ses livraisons.

Publié le 09-03-2022 par latribune.fr

"Je vous assure que nous y arriverons", avait déclaré, déterminé, Joe Biden en début d'année, au sujet de l'abandon du projet pharaonique Nord Stream 2, du nom du gazoduc géant reliant la Russie à l'Allemagne. Quinze jours après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la promesse du président américain se réalise aujourd'hui. Déjà suspendu par l'Allemagne en guise de première mesure de rétorsion, le projet - d'une valeur estimée à 11 milliards d'euros - est "mort" et ne pourra pas être "ressuscité", a déclaré mardi une responsable américaine.

Un enterrement de première classe par Washington qui va dès lors poser la question de l'approvisionnement en gaz de l'Allemagne, dont près de 60% des importations proviennent de la Russie (contre près de 20% pour la France). Le géant russe Gazprom approvisionne aussi l'Italie, la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, le Danemark, la Finlande et la Pologne... Et l'Autriche, où ce chiffre grimpe même à 100%. En d'autres termes, l'Europe, qui a recours à Nord Stream 1, est piégée.

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"Je pense que Nord Stream 2 est maintenant mort", "c'est un gros morceau de métal au fond de la mer, et je ne pense pas qu'il puisse être ressuscité", a dit la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, lors d'une audition parlementaire.

"Je pense que le gazoduc ne reviendra jamais", a-t-elle insisté face à un sénateur républicain qui réclamait de rendre permanentes les sanctions améri

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