Grèves + Covid 19 : un cocktail amer pour le port du Havre

Le Havre, port,

Les mouvements de grèves de la fin et de début d'année avaient déjà brutalement affecté le trafic du premier port français. Malgré les efforts consentis par les autorités portuaires pour regagner la confiance des armateurs, la crise du coronavirus douche les espoirs d'une relance rapide.

Publié le 15-04-2020 par Nathalie Jourdan, à Rouen

« On tombe de Charybde en Scylla, c'est la double peine », soupire un logisticien havrais, la mine sombre. Jamais en effet le premier port français pour le trafic des conteneurs n'avait eu à affronter un tel coup de tabac. La communauté portuaire espérait pourtant avoir mangé son pain noir après les dizaines d'escales annulées en décembre et janvier pour cause de grèves. En février, Baptiste Maurand, directeur du port du Havre, débloquait six millions d'euros pour indemniser les armements impactés par quinze journées « Port mort ». Il parlait alors d'un « choc de relance ». Deux mois après, de relance il n'est plus question mais le choc est là.

Les arrivées au compte-goutte en provenance de Chine

Si, depuis la mise en place du confinement, l'activité s'est réorganisée sur les terminaux et dans les entrepôts, l'effet Covid plombe les résultats. Dans la filière reine des conteneurs, la plus concurrentielle, le trafic a dévissé de près d'un quart au premier trimestre. Les « boîtes » en provenance de Chine, qui représentent plus de la moitié des échanges en temps ordinaire, arrivent au compte-goutte. Et en dépit de la reprise de la production dans l'Empire du milieu, les prochains mois s'annoncent sombres, pronostique Catherine Rivoallon, la préfiguratrice chargée par Edouard Philippe de fusionner les grands ports de la vallée de Seine (Paris, Rouen, Le Havre). « Le printemps est traditionnellement une période haute mais, les chargeurs ont décalé leurs commandes. Je m'attends don

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