Glyphosate : recherche alternatives désespérément
Revenir au labour, utiliser de nouvelles machines, repenser la façon de cultiver... Sortir de la dépendance à cette molécule n'est pas si simple. Et la transition, qui risque d'être longue, implique de remettre en cause le modèle agricole actuel.
Publié le 12-07-2019 par Giulietta Gamberini
Aux yeux de certains, il incarne aujourd'hui l'arrogance, la fourberie et le cynisme des pires multinationales, alors que d'autres voient dans la défiance qui l'entoure la énième preuve d'un refus croissant et irrationnel de la science. Depuis quelques années le glyphosate est, sinon dans tous les corps, du moins sur toutes les lèvres. Dans les conversations privées comme dans l'espace politique, judiciaire et médiatique, on oppose les études et les arguments en faveur ou contre l'interdiction de cet herbicide à l'efficacité redoutable, lancé sur le marché en 1974 par l'entreprise américaine Monsanto.
Comme dans bon nombre d'autres pays du monde, l'enjeu en France est énorme puisque, depuis l'expiration des brevets de Monsanto en 2000, son prix a été divisé par dix et une partie de l'agriculture - mais aussi d'autres secteurs (voir encadré page 25) - en est devenue très dépendante. « Bien que deux tiers des parcelles françaises n'en reçoivent pas, il est aujourd'hui l'herbicide le plus utilisé dans l'Hexagone, au rythme de plus de 9000 tonnes par an », souligne Arnaud Gauffier, codirecteur des programmes par intérim du WWF France.
Capable de détruire intégralement, en migrant à travers leurs tissus, toutes les espèces végétales, il est notamment « utilisé pour gérer ou détruire des couverts et prairies, éliminer le verdissement des parcelles avant semis sans travailler le sol, contrôler la flore adventice [les mauvaises herbes, ndlr] difficile », précise dans un rapport de fi
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