Gazoduc entre l'Espagne et l'Allemagne : pourquoi la France traîne des pieds

Allemagne: la nouvelle taxe sur le gaz autour de 480 euros par foyer

Alors que l’Allemagne, le Portugal et l’Espagne appellent de leurs vœux la construction rapide d’un gazoduc reliant le sud-ouest et le centre de l’Europe en passant par la France, afin de permettre à la péninsule ibérique d'envoyer son gaz aux pays risquant une pénurie en cas de rupture des livraisons russes, l’Hexagone se montre pour le moins frileux. Et pour cause, dans ce dossier épineux, les intérêts économiques divergent, sur fond de compétition internationale pour l’accès au gaz naturel liquéfié (GNL).

Publié le 18-08-2022 par Marine Godelier

Et si l'on construisait un gazoduc sillonnant les Pyrénées depuis l'Espagne vers la France, afin de permettre à la péninsule ibérique d'envoyer du gaz aux pays européens les plus menacés par l'interruption des échanges avec la Russie ? A l'heure où les prix dudit combustible explosent et que plusieurs Etats du Vieux continent font face à un risque sérieux de pénurie cet hiver, la question revient sur le devant de la scène. Et pour cause, contrairement à l'Allemagne, qui peine à se défaire de sa dépendance à Moscou, l'Espagne et le Portugal disposent de nombreuses infrastructures portuaires pour recevoir du gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé par navire des quatre coins du monde. Les deux pays pourraient ainsi le redistribuer par tuyau à leurs voisins les plus en difficulté, dans une logique de solidarité européenne.

C'est en tout cas la volonté exprimée par Madrid, Lisbonne et Berlin ces derniers jours. En effet, tandis que le chancelier Olaf Scholz a estimé vendredi qu'il manquait « dramatiquement » d'une interconnexion qui contribuerait à « soulager et détendre la situation de l'approvisionnement » de gaz, ce projet « est quelque chose que le gouvernement espagnol réclame et demande à l'Europe depuis déjà longtemps », a affirmé mardi le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez. L'infrastructure pourrait même être opérationnelle d'ici « huit à neuf mois » seulement côté espagnol, a renchéri le propriétaire et gestionnaire du réseau gazier du pays, Enagás. De quoi promettre d

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