Gaz russe : pourquoi l'Europe est piégée

Ukraine : engie se veut rassurant sur l'approvisionnement en gaz

Plus que jamais, la crise diplomatique met au jour la dépendance extrême de l'Europe à ce combustible fossile en provenance de Russie, notamment pour alimenter l'Allemagne et l'Autriche. Alors que la Commission européenne a exprimé hier son souhait de s'en défaire, la partie semble loin d'être gagnée. Car les capacités des autres fournisseurs restent limitées, et ne permettront pas de couper de si tôt les échanges avec Moscou. D'autant qu'une rupture d'approvisionnement pourrait, in fine, bénéficier au charbon, plutôt qu'accélérer la transition énergétique. Analyse.

Publié le 26-02-2022 par Marine Godelier

C'est l'une des questions majeures que soulève l'offensive russe contre l'Ukraine. Car cette nouvelle guerre sur le continent européen met plus que jamais au jour la dépendance des Vingt-Sept à Moscou en matière d'énergie. Pour importer du pétrole et du charbon, entre autres, mais surtout pour s'approvisionner en gaz.

Impossible de s'en passer dans l'immédiat, affirmait même hier le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné. De fait, en dépit de la crise actuelle et malgré la multiplication des sanctions occidentales, la Russie continue aujourd'hui d'injecter via des pipelines ce combustible fossile à l'Europe, qui ne se presse pas pour arrêter ces échanges.

L'Europe engluée dans le gaz russe

Certes, Berlin a bien décidé, il y a trois jours, de geler le méga projet de gazoduc Nord Stream 2, qui devait permettre dès le mois de mars d'alimenter le Vieux continent en gaz russe, tout en contournant l'Ukraine par la Baltique. Mais si la décision a une forte portée symbolique, elle ne change en fait rien à la situation, puisque Nord Stream 2 n'a encore jamais acheminé d'énergie. Et son jumeau Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012, continue lui de fonctionner.

Et pour cause, si les flux venaient à s'arrêter, « l'Europe en souffrirait, peut-être autant que la Russie », fait valoir Jacques Percebois, économiste et directeur du Centre de Recherche en Economie et Droit de l'Energie (CREDEN). Et notamment l'Allemagne, puisque Moscou lui fournit presque 60% de ses importations de gaz, avec

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