Gaspard Koenig ou les écueils du libéralisme politique

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OPINION. Le candidat libéral proposant un programme ciblant la simplification administrative n'a pas réussi à obtenir les 500 parrainages pour concourir. Comment interpréter cet échec? Par Thierry Aimar, enseignant chercheur à l'Université de Lorraine (BETA) et à Sciences Po, membre du conseil d'administration de la Société d'Economie Politique (SEP).

Publié le 08-03-2022 par Thierry Aimar

Gaspard Koenig n'a donc pas réussi à obtenir les parrainages nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle. Le candidat libéral qui a labouré avec son cheval le terroir français en semant les graines de l'esprit d'entreprise n'a pas récolté la moisson de son enthousiasme. Ses propositions (bien trop fondées) en faveur de la simplification administrative n'ont pas trouvé suffisamment d'écho auprès des maires et élus, y compris dans les petites communes étouffées par les normes et le millefeuille bureaucratique. Comment interpréter cet échec ? De deux manières différentes, semble-t-il.

Pas d'expression électorale de la voix libérale

La première explication possible serait que notre système politique, par l'intermédiaire de ses filtres et intermédiations, n'autorise tout simplement pas l'expression électorale de la voix libérale, par crainte de lui voir accorder trop d'attention dans les urnes. Ce qui reviendrait à admettre l'impossibilité d'un libéralisme au sein d'une démocratie dite « représentative », mais dont les corps institués s'arrogent le droit exclusif de traduire la souveraineté populaire. Cette interprétation pourrait s'appuyer sur les efforts renouvelés, mais toujours déçus d'un Benjamin Constant pour imposer la liberté des Modernes à la France post-révolutionnaire; elle permettrait aussi de comprendre la finalité du système de « démarchie », proposé par Friedrich Hayek à la fin du 20e siècle pour contourner les manipulations répétées du système démocra

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