Le mobile tire les ventes vers le haut

Iliad a publié aujourd'hui ses résultats pour le troisième trimestre de l'exercice 2015 Globalement, son chiffre d'affaires est encore en hausse, de 5,3%, et se monte à 1,11 milliard d'euros. Mais ces résultats globaux sont avant tout portés par le succès des offres de téléphonie de Free Mobile, qui progresse de 11,4% et représente 463 millions d'euros sur l'ensemble du chiffre d'affaires de cette période estivale. Le fixe, lui, connaît une progression beaucoup plus timide, avec seulement 1,4% de hausse, pour 651 millions d'euros.

Durant les trois premiers trimestres, les ventes de Free ont augmenté de 6,4% et s'évaluent à 3,27 milliards d'euros. Là encore, la téléphonie mobile tire les ventes du trublion des télécoms vers le haut, avec une augmentation de 15,7% de l'activité, soit 1,34 milliard d'euros.

L'opérateur fondé par Xavier Niel compte actuellement 17 millions d'abonnés, dont 11,3 millions pour Free Mobile. Parmi ces derniers, l'opérateur peut se targue d'avoir conquis 2,8 millions d'abonnés 4G, technologie qui va de pair avec les forfaits les plus chers et les plus rentables pour la firme. Par ailleurs, en ce qui concerne les nouveaux abonnements souscrits, il est intéressant de voir que Free Mobile comptabilise depuis le deuxième trimestre 2015 autant de nouveaux abonnés à son forfait de base à 2 euros que d'abonnés à son forfait le plus cher, à 19,99 euros par mois.

Les abonnés sont-ils suffisamment rentables ?

Dans cette optique, Iliad a décidé d'accélérer ses investissements en matière de déploiement de la 4G, à la fois pour respecter ses obligations auprès de l'autorité de régulation que pour en finir avec les accords de partage de réseau ou d'itinérance, passés avec Numericable-SFR ou avec Orange. Récemment, la firme de Xavier Niel avait par exemple dû saisir l'ARCEP pour régler son conflit avec Numericable-SFR au sujet de l'accès aux pylônes de ce dernier, sur lesquels Free voulait implanter ses antennes relais. Et l'ARCEP lui avait donné raison.

Free semble donc poursuivre sa conquête de parts de marchés avec vigueur et sérénité, et gagner des abonnés mobiles là où ses concurrents comme Bouygues Telecom, et surtout Numericable-SFR, en perdent. Mais une question fondamentale se pose néanmoins : ces abonnés sont nombreux, mais sont-ils suffisamment rentables ? Il est difficile de le savoir, dans la mesure où Xavier Niel refuse de communiquer ses chiffres concernant le revenu moyen par abonné, qui, chez Numericable-SFR, est le critère principal de rentabilité de l'entreprise. Toutefois, compte tenu du coût peu élevé des offres proposées, ce revenu par abonné doit nécessairement être faible. Ce qui prive Iliad d'une partie des ressources nécessaires à ses investissements dans la 4G.