Fincantieri rachète officiellement STX France

Fincantieri rachète officiellement STX France

Après quelques semaines d'incertitude, le rachat de STX France par le groupe italien Fincantieri a finalement été validé hier soir, avec l'accord de l'État et de DCNS.

Publié le 07-04-2017 par Bertrand Dampierre

Italien, finalement

 

Les rumeurs de nationalisation n'auront finalement pas duré. Le secrétaire d'État à l'Industrie, Christophe Sirugue, a en effet annoncé hier après-midi que l'État avait donné son accord de principe à une reprise des chantiers navals STX de Saint-Nazaire par Fincantieri.

Ce fleuron français de la construction navale, propriété d'un groupe coréen aux abois, avait été mis en vente voici plusieurs mois et le seul repreneur s'était avéré être son principal concurrent, le groupe italien Fincantieri. Cette cession posait donc de nombreux problèmes, dont celui de la protection de cette pépite de l'industrie française, dont les carnets de commandes sont pleins et qui construit actuellement les plus beaux et les plus grands paquebots destinés aux croisiéristes du monde entier. L'intérêt national entrait donc en contradiction avec ce rachat et des inquiétudes pouvaient également peser sur les emplois locaux, car salariés et gouvernants redoutaient d'éventuels transferts d'activité vers l'Italie.


Garanties et engagements

 

L'État français a en effet obtenu des gages de l'Italien, et surtout lui a fait accepter un montage capitalistique qui sécurise l'activité des chantiers navals nazairiens. Au lieu des 66 % du capital qu'il souhaitait acquérir, Fincantieri devra se contenter d'une position minoritaire, avec environ 48 % du capital. L'État français en conservera 33 %, de façon à pouvoir exercer un contrôle sur toutes les décisions, et disposera d'un droit de veto.

En outre, DCNS, directement touché par cette reprise compte tenu de son partenariat avec STX France dans la construction navale militaire, fera son entrée au capital à hauteur de 14 %. Les 5 % du capital qui restent seront acquis par un autre actionnaire italien, présenté comme indépendant, la Fundazione CR Trieste. Par ailleurs, le plan de reprise soumis par Fincantieri comporte des engagements écrits en matière de préservation de la pérennité du site et des activités en France. De plus, il ne remet pas en cause la stratégie de diversification que STX France a initiée voici deux ans en créant une branche dédiée aux énergies marines, et en particulier à la fabrication d'hydroliennes. Au contraire, celle-ci devrait être renforcée.

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