LA TRIBUNE DIMANCHE — Vous faites des recommandations pour financer la défense... alors que c'est l'un des rares budgets qui ne semble pas faire débat. Pourquoi ?

CLÉMENT BEAUNE — Parce que la situation géopolitique nous impose d'augmenter rapidement notre effort, pour assurer notre sécurité, et celle de l'Europe. C'est la mission du Plan d'éclairer le débat d'actualité avec des chiffres, des comparaisons, des options. Si nous considérons l'hypothèse selon laquelle il faut consacrer 3,5 % de notre PIB à la défense, cela veut dire doubler le budget actuel d'ici 5 ans. Notre enveloppe pour la défense est de 59 milliards d'euros... il faudrait, dans ce cas, aller jusqu'à 120 milliards d'euros d'ici 2030. Cela mérite qu'on regarde de près comment financer. Sachant que depuis 1962, la France n'a jamais consacré plus de 5% du PIB à ses armées, et même...  Pas plus de 3,5 % depuis 1970 ! Cela fait dix ans que nous recommençons à investir dans la défense. Entre 2017 et 2030, les lois de programmation militaires prévoient ainsi un doublement de l'effort. Mais il faut aller plus loin.

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Mais en France, pas question de sacrifier notre modèle social, la transition écologique...

J'en suis convaincu : on peut réarmer sans sacrifier nos autres priorités, le modèle social ou l'écologie. D'où la nécessité de trouver des leviers de financement. Surtout avec une situation budgétaire très tendue, et des finances pu