Evasion fiscale : le groupe Kering et l'évolution de la législation

Kering

Le deuxième groupe français du luxe est impliqué dans une vaste affaire d'évasion fiscale. Le parquet national financier ne s'est pas encore saisi de l'affaire, attendant à l'évidence les évolutions en cours de la législation. Par Daniel Vigneron, journaliste spécialisé dans les questions européennes et internationales, fondateur en 2010 du site myeurop.info (*).

Publié le 13-12-2018 par Daniel Vigneron

Le 20 novembre dernier, le bureau de la commission des Finances de l'Assemblée nationale a décidé la création d'une mission d'information parlementaire sur l'évasion fiscale. Plus précisément, il s'agit de faire la lumière sur l'affaire dite des « Cum-Cum et CumEx Files » dont l'ampleur a été révélée mi-octobre par un groupe d'information de dix-huit médias européens. Le 29 du même mois, une plainte contre X pour blanchiment de fraude fiscale et escroquerie aggravée a été déposée auprès du parquet national financier par un « collectif citoyen en bande organisée » de 250 contribuables créé à l'initiative du député socialiste Boris Vallaud.

Le dossier est lourd. Il porte sur 55 milliards d'euros d'évasion fiscale en quinze ans concernant une dizaine de pays européens (17 milliards en ce qui concerne la France) et impliquant de nombreuses entreprises et plusieurs grandes banques européennes dont les principales banques françaises. Cette nouvelle affaire en évoque une autre, portant sur 2,5 milliards d'euros de recettes fiscales évaporées et qui se concentre cette fois sur une multinationale française du luxe, le groupe Kering (ex-Pinault-Printemps-Redoute). C'est, selon le site Mediapart, la « plus grosse affaire d'évasion fiscale présumée impliquant une société française » à ce jour.

Un milliard de pertes fiscales pour le Trésor italien

Tout commence en décembre 2017 avec l'ouverture par la justice italienne d'une enquête pour évasion fiscale de Gucci, la plus importante filial

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités