EPR : le nucléaire français à quitte ou double

Le probleme de soudures de flamanville plus grave que prevu

Olkiluoto, Flamanville, Hinkley Point... Autant de synonymes de dérapages de calendriers et de budgets. Le tout récent démarrage de l'EPR de Taishan en Chine permettra-t-il de rompre la malédiction ou est-il annonciateur de nouvelles menaces ?

Publié le 03-07-2018 par Dominique Pialot

Enfin ! Un réacteur EPR (European Pressurized Reactor) a effectué sa première réaction en chaîne au début de ce mois de juin 2018. C'est à Taishan, en Chine, à 60 km au sud-ouest de Hong Kong, que ce réacteur européen à eau sous pression a été construit par EDF et son partenaire chinois CGN (China General Nuclear Power Corporation), qui en détient 70 %.

Le raccordement au réseau serait imminent même s'il ne s'agit pas encore de l'entrée en service commerciale. Mais cela n'en demeure pas moins une étape majeure. Lancée en 1992, cette technologie de troisième génération a été codéveloppée par Areva et Siemens au sein de leur filiale commune Areva NP. Conçu pour répondre aux exigences de sûreté et de sécurité post-Fukushima, l'EPR bénéficie d'une multiplication des systèmes de sauvegarde pour refroidir le coeur du réacteur en cas de défaillance, d'une coque de protection en béton et acier, et d'un récupérateur de corium censé réduire les conséquences en cas d'accident grave.

Après le retrait de Siemens, EDF a pris le contrôle de cette activité dans le cadre de la réorganisation de la filière nucléaire française orchestrée par l'État. L'histoire de ce modèle, présenté comme le fleuron de la filière nucléaire française, se résumait jusqu'à présent à une longue litanie de défauts - dont certains dus à des fraudes -, de retards, de surcoûts, et même de procès.

Outre Taishan, où un deuxième réacteur est en construction, il en existe deux autres dans le monde. Celui construit par Siem

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