En plein Covid, le débat sur le système de santé enfièvre la présidentielle américaine

Obamacare: la loi continue a s'appliquer en attendant les recours

SPÉCIAL ÉLECTIONS AMÉRICAINES. Au cours de la campagne électorale, les questions de santé ont occupé le devant de la scène et pourraient bien peser sur le résultat final. La crise a révélé les faiblesses de l'organisation actuelle du système de santé et ouvert la voie aux propositions mettant fin au « tout privé », les deux candidats en lice s'écharpant sur l'Obamacare. Mais la mise en place d'un système de santé moins libéral, plus proche du modèle français, est-elle possible ?

Publié le 27-10-2020 par Émilie Guédé

Joe Biden veut réformer et améliorer l'Obamacare, Donald Trump entend bien le supprimer. En pleine pandémie, la santé s'est imposée comme l'un des enjeux essentiels de l'élection présidentielle américaine. Appuyé sur l'industrie la plus puissante du monde et sur des hôpitaux classés parmi les meilleurs, le système américain génère depuis des lustres de très fortes inégalités. Et comme dans tous les pays, le coronavirus a mis en lumière ses faiblesses.

Aux États-Unis, la santé obéit à une logique libérale à l'opposé de la vision universaliste pratiquée en France. Là-bas, l'assurance maladie repose largement sur les lois du marché, 68 % des Américains sont couverts par un opérateur privé, majoritairement dans le cadre de leur emploi. A côté de ces dispositifs très onéreux, une assurance publique se décline en deux programmes : Medicare propose une couverture maladie aux plus de 65 ans et aux personnes handicapées ; Medicaid s'adresse aux familles à faibles ressources. Le premier est géré par le gouvernement fédéral, le second par les États.

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Depuis 2010, l'Affordable Care Act (ou ACA), nom officiel de l'Obamacare, oblige tous les Américains à souscrire une assurance moyennant une aide fiscale. Cette réforme respecte strictement les fondements du système : faire confiance à des acteurs privés pour régler un problème public. Mais entre 10 et 14% des Américains passent entre les mailles du filet, soit a m

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