Emmanuel Macron, le rendez-vous manqué

Ukraine: des "indices tres clairs" de crimes de guerre, nouvelles sanctions requises, dit macron

Son électorat est celui d'une « France qui va bien », et il veut la servir mieux encore. Ainsi pourrait-on résumer le programme du candidat Emmanuel Macron à sa succession. La désillusion est grande chez ses « sympathisants progressistes » qui espéraient un important rééquilibrage social et écologique, à même d'élever au rang de visionnaire le gestionnaire de qualité qu'il démontre à l'épreuve des crises. L'acte est manqué, et dans son sillage la promesse de reconstituer la nation, ravagée par les convulsions pandémique et guerrière, en la soudant derrière un projet de société, s'évanouit. Dès dimanche et jusqu'au second tour du scrutin législatif, les urnes pourraient l'en punir.

Publié le 07-04-2022 par Denis Lafay

« Une campagne sans magie », déplore-t-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Une campagne dont l'atonie et l'ennui devraient tout au choc provoqué par la guerre en Ukraine. Celle-ci phagocyterait le débat politique, obstruerait le paysage médiatique, figerait le calendrier du candidat à sa succession. Et paralyserait l'attention des électeurs. L'emploi du conditionnel est inutile, tant l'enjeu géopolitique, à la fois humanitaire, économique, social, énergétique, militaire et nucléaire, cristallise les préoccupations, vampirise l'urgence et relègue la focale domestique. Et les mêmes proches du chef de l'Etat de redouter pour principal effet collatéral sur le scrutin présidentiel une abstention record, source de tous les dangers si, concomitamment, la « certitude qu'il va l'emporter », soutenue par les sondages, démobilise son camp et « la conviction qu'on peut créer la surprise » mobilise spectaculairement les sympathisants de la droite extrême ou de La France insoumise.

La lame de fond abstentionniste n'est pas inédite. Elle progresse « sûrement » depuis plusieurs années, au rythme de causes conjoncturelles et structurelles. Parmi elles : le contexte de crises (financière, climatique, environnementale, terroriste, sociale, pandémique) qui se stratifient et assujettissent l'exercice politique à réagir plutôt qu'à construire ; ce que le directeur général délégué d'Ipsos Brice Teinturier synthétise par la « fragmentation des opinions et des sources d'informations » ; enfin l'ex

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