EDF relève déjà le coût d'Hinkley Point

EDF relève déjà le coût d'Hinkley Point

EDF a annoncé ce matin que le coût, déjà exorbitant, du chantier des réacteurs EPR d'Hinkley Point serait plus élevé que prévu d'environ 1,5 milliard d'euros.

Publié le 04-07-2017 par Guilhem Baier

Déjà des surcoûts

 

À peine commencé, le chantier des deux réacteurs nucléaires d'Hinkley Point vient déjà de voir son coût réévalué à la hausse de 1,5 milliard par Électricité de France. Selon EDF, le projet risque en effet de subir des retards, ce qui occasionnerait bien entendu des surcoûts.

Certains surcoûts sont par ailleurs déjà identifiés. Il s'agit de la nécessité d'une adaptation du design à la demande des régulateurs, du volume des travaux sur site et de leur nécessaire séquencement, ainsi que de la mise en place progressive des contrats fournisseurs, a précisé l'électricien public français dans un communiqué.

Cette annonce ne semble guère avoir plu au gouvernement français, soucieux de préserver de bonnes relations avec le Royaume-Uni. Dans un communiqué de presse publié après celui d'EDF, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a en effet déclaré : « l'État veillera à ce que ce plan d'action permette de conforter le calendrier du projet tel qu'il a été convenu avec les autorités britanniques ».

Indépendamment de toute diplomatie, un retard important sur le calendrier condamnerait l'énergéticien français à payer des pénalités de retard, ce qui menacerait tout simplement la santé financière d'EDF, sur laquelle l'État, principal actionnaire, se doit de veiller avant tout.

 

Un risque majeur pour EDF

 

En effet, avec un coût initial, avant la réévaluation d'hier, de 22,3 milliards d'euros, le chantier d'Hinkley Point représente déjà en lui-même un risque majeur pour EDF et son partenaire chinois CGN, autant qu'une opportunité de relancer toute la filière nucléaire française.

Prise entre deux feux, toute la communauté EDF s'est durant des mois entredéchirée sur ce sujet. Les uns estimant que ce chantier pharaonique représentait, en cas d'échec, un risque létal pour Électricité de France. Les autres estimant que renoncer à ce chantier signifiait à la fois la mort du nucléaire français et le déclin d'EDF. Jean-Marc Piquemal, alors directeur financier du groupe, avait d'ailleurs donné sa démission au cours du débat.

EDF est, par conséquent, condamnée à réussir ce projet et à terminer le chantier dans les délais. Or, actuellement, seuls quatre réacteurs EPR sont en cours de construction dans le monde. Deux en Chine, où le premier devrait entrer prochainement en service, dans les délais prévus. Un à Flamanville, et un autre à Olkiluoto en Finlande, qui connaissent tous les deux d'importants retards et des surcoûts considérables. Le risque majeur est donc, pour EDF, que le chantier d'Hinkley Point ne ressemble aux chantiers européens plutôt qu'aux chinois.

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