EDF devrait à nouveau reporter sa décision sur Hinkley Point

EDF devrait à nouveau reporter sa décision sur Hinkley Point

Le Conseil d'administration d'EDF se réunira aujourd'hui pour approuver les comptes de l'exercice 2015, mais ne devrait toujours pas prendre de décision au sujet des deux EPR anglais.

Publié le 15-02-2016 par Guilhem Baier

L'Arlésienne britannique

 

Ce lundi, Electricité de France tiendra Conseil d'Administration. A l'ordre du jour se trouve, en premier lieu, l'examen et l'approbation des comptes de l'exercice 2015. Mais contre toute attente, il semble bien qu'il ne soit nullement dans l'intention des administrateurs de prendre à cette occasion une décision sur le chantier d'Hinkley Point, où deux réacteurs EPR devraient être construits afin de subvenir aux besoins en électricité de la Grande-Bretagne.

Hinkley Point, annoncé pour la première fois en 2013, confirmé par les autorités anglaises en 2014, commence à devenir l'Arlésienne de l'énergéticien français. On ne parle que de lui, mais jamais on ne le voit venir. Et pour cause !

 

 

 

De sérieuses raisons de douter

 

Ce chantier se heurte depuis le début à l'hostilité des syndicats, qui comptent 6 administrateurs au Conseil. En effet, ces derniers estiment que le coût pharaonique du projet pourrait mettre à mal la stabilité d'EDF, voire remettre en cause sa pérennité. En effet, autrefois valorisé à plus de 60 milliards d'euros, EDF ne vaut plus aujourd'hui que 22,5 milliards. Or, le coût du projet d'Hinkley Point, estimé à 23,2 milliards d'euros, dépasse en valeur la capitalisation boursière du producteur français d'électricité.

Par ailleurs, l'ancien patron du Commissariat à l'Energie Atomique et ancien numéro 2 d'EDF, Yannick d'Escatha, s'est montré très réservé sur la faisabilité même du projet dans un rapport remis récemment à la Présidence. Sans partenaires industriels majeurs prêts à financer la construction des deux réacteurs, il semble tout simplement impossible qu'EDF puisse mener à bien le projet.

Enfin, un investissement aussi massif remettrait lourdement en cause les objectifs de trésorerie que le groupe s'est fixés pour 2018.

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