EDF décidera jeudi prochain pour Hinckley Point

EDF décidera jeudi prochain pour Hinckley Point

Le Conseil d'administration d'EDF se réunira le 28 juillet 2016, pour prendre une décision définitive à propos du projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, au Royaume-Uni.

Publié le 22-07-2016 par Guilhem Baier

Le Conseil va enfin trancher

 

C'est un Conseil d'administration décisif et capital qui se tiendra jeudi prochain chez Electricité de France. L'énergéticien français a en effet annoncé ce matin dans un communiqué de presse que le Conseil se réunirait le 28 juillet 2016, et surtout que « l'ordre du jour comprend la décision finale d'investissement relative au projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point C (HPC), au sud-ouest de l'Angleterre ».

Ce projet est particulièrement sensible pour EDF, et ne cesse de provoquer dissensions et divisions au sein-même de l'entreprise, tant au niveau de la direction que chez les salariés et leurs représentants syndicaux. Par ailleurs, ce projet soumet aussi le leader européen de l'électricité à une forte pression gouvernementale, Bercy lui demandant de prendre rapidement une décision.

Enfin, la récente décision du peuple britannique de sortir de l'Union européenne est venue compliquer encore plus la donne initiale.

  

Vivre ou mourir

 

À vrai dire, ce projet est si important qu'il engage véritablement l'avenir d'EDF. D'un côté, il assure une activité pour des années au groupe, notamment dans une position d'ensemblier d'installations de production d'électricité d'origine nucléaire. Cette position, d'ailleurs, s'accommoderait parfaitement des nouveaux contours d'un groupe qui a vocation à absorber Areva NP, et donc à produire aussi des réacteurs et des pièces pour les centrales nucléaires. En fait, un tel chantier, au-delà d'EDF, sauverait la filière nucléaire française.

Mais ce chantier a un coût. Un coût très élevé, de près de 25 milliards d'euros. Or, l'état actuel des finances d'EDF, et surtout la faiblesse actuelle de sa valorisation, ainsi que l'impossibilité de trouver des partenaires financiers pour le projet, condamnent l'entreprise à prendre un risque énorme, qui, en cas d'échec ou même de retards sur le chantier, pourrait lui être fatal.

Tel est le dilemme auquel le Conseil d'administration d'EDF doit faire face : vivre en risquant de mourir, ou mourir d'avoir voulu rester en vie.

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