Opérateurs et État, tous perdants

Officiellement, l'échec du rachat de Bouygues Telecom par Orange n'a pas l'air d'inquiéter les acteurs concernés, ni Free. Les trois opérateurs assurent qu'ils continueront à aller de l'avant, cherchant à tourner le plus rapidement possible la page de cette tentative frustrée. Seul SFR est resté muet jusqu'à présent. Et pour cause, cet échec a ébranlé la confiance des investisseurs et devrait avoir une conséquence imminente : une chute en Bourse du secteur des télécommunications. L'État n'est pas épargné dans cette histoire. Le gouvernement craint que des licenciements soient annoncés ces prochains mois, une nouvelle qui ferait tache d'huile à la veille des élections présidentielles de 2017. Ceci ajouté au 1,3 milliard d'euros d'impôts découlant de la fusion qui n'entrera finalement pas dans les caisses de l'État.

Des opportunités manquées

Cette fusion aurait permis à Bouygues de consolider son image, à Free de récupérer des antennes et d'accélérer le déploiement de son réseau mobile, à SFR de rebondir après avoir perdu 1 million de clients en 2015, et à Orange d'augmenter la valeur de ses actions. Cet échec pourrait marquer un coup d'arrêt à la progression du très haut débit fixe et mobile, un point auquel le gouvernement accorde une importance particulière. Le seul bénéficiaire de cette opération manquée devrait être le consommateur.