Dix chauffeurs contre Uber devant les prud'hommes

Dix chauffeurs contre Uber devant les prud'hommes

Uber sera traduit ce matin devant le conseil des prud'hommes de Paris par dix chauffeurs de VTC voulant qu'on requalifie leur emploi d'indépendant en statut de travailleur salarié.

Publié le 14-04-2017 par Bertrand Dampierre

Les chauffeurs en justice 

 

Ce vendredi 14 avril, en fin de matinée, dix chauffeurs français de VTC vont essayer de faire vaciller le géant californien Uber. Ces dix chauffeurs ont en effet assigné Uber devant le conseil des prud'hommes de Paris, pour faire requalifier en salariat leur statut de travailleur indépendant.

Les chauffeurs estiment en effet que le lien de subordination totale qui les lie à Uber modifie radicalement les conditions d'exercice d'une activité de travailleur indépendant.

Pour résumer la situation que décrivent les chauffeurs, elle cumule tous les inconvénients d'un statut d'indépendant écrasé par les charges et ceux d'un salarié exploité. L'ubérisation de la société se fait selon eux au seul profit d'Uber et des plateformes, sans que ceux qui créent leur richesse par leur travail n'en soient un tant soit peu récompensés.


Des charges écrasantes

 

Les charges qui pèsent sont en effet très lourdes. Au premier rang d'entre elles, le remboursement du crédit pour leur luxueuse berline noire, le standard requis par Uber et ses concurrents. Viennent s'y ajouter les cotisations sociales imposées par le régime des indépendants, avec tous les excès et dysfonctionnements bien connus des victimes du RSI, les charges de l'Urssaf et le poids considérable des cotisations retraite. Par ailleurs, la commission prélevée par Uber sur chaque course est élevée.

En contrepartie, les prix des courses sont tellement bas que les chauffeurs doivent, pour seulement survivre et faire face à leurs charges, travailler au moins entre 14 et 17 heures par jour. Les chauffeurs sont donc également épuisés, prennent de plus en plus de risques sur la route et multiplient les erreurs d'inattention. De plus en plus d'accidents sont commis par des VTC, dont certains, comme à Paris ou Suresnes, ont été mortels.

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