Désespoir et colère pour les salariés de GM&S

Désespoir et colère pour les salariés de GM&S

Face au risque de liquidation de leur entreprise, les salariés de GM&S Industry menacent de faire sauter l'usine creusoise de La Souterraine.

Publié le 12-05-2017 par Bertrand Dampierre

Situation désespérée

 

GM&S Industry traverse une crise sans précédents. Les salariés de l'usine creusoise de La Souterraine, craignant que le tribunal de commerce de Guéret ne prononce, le 23 mai prochain, la mise en liquidation judiciaire de leur entreprise, sont entrés dans une protestation radicale et menacent de faire sauter leur usine s'ils n'obtiennent pas de réponses des constructeurs automobiles pour lesquels ils travaillent. Selon eux, en effet, PSA et Renault bloqueraient les négociations en cours pour la reprise du site.

Ils ont donc piégé l'usine de La Souterraine avec des bonbonnes de gaz et des bidons d'essence, et notamment l'installation de gaz industriel d'Air Liquide située sur le site. Par ailleurs, ils se sont aussi livrés à des actes de sabotage, détruisant une presse et une machine-outil dans l'après-midi de jeudi. La fermeture de l'usine, deuxième employeur de ce département rural, peu peuplé et faiblement industrialisé qu'est la Creuse, causerait la destruction de 283 emplois.


Les raisons de la colère

 

Vincent Labrousse, délégué syndical, a expliqué à nos confrères du quotidien régional La Montagne combien les salariés étaient déterminés à ne pas se laisser faire, et que leur désespoir se transformait en rage : « nous refusons d'être baladés une minute de plus. Cela fait six mois que l'on se bat, et nous sommes désolés d'en arriver là, mais aujourd'hui la menace, c'est celle d'une liquidation pure et simple. Si tel devait être le cas, l'usine ne sera pas rendue intacte ! ».

L'entreprise a été placée en redressement judiciaire le 2 décembre dernier. Avec l'aide du gouvernement et du Premier ministre lui-même, la direction de crise négociait depuis plusieurs semaines avec les constructeurs automobiles pour obtenir un engagement ferme sur leurs commandes, ce qui permettrait à un repreneur éventuel de disposer d'une visibilité réelle sur l'avenir du site, qui semble pourtant parfaitement viable. Pour l'instant, seul PSA a fait savoir qu'il prenait le parti de GM&S et maintiendrait ses volumes de commandes. Renault, en revanche, refuse toujours de s'exprimer sur le dossier.

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