Désengagement des pôles de compétitivité : "L'État risque de casser ce qui marche bien !"

Jean-Luc Beylat

D'après nos informations, l'État réunit cet été les représentants des Régions et des pôles de compétitivité pour négocier les modalités de son retrait dans leur financement et leur gouvernance, au profit des Régions. Jean-Luc Beylat, le président de l'Association française des pôles de compétitivité (AFPC) et de Systematic, tire à boulets rouge sur un projet « politique », qu'il juge dangereux pour l'équilibre économique des pôles.

Publié le 16-07-2019 par Sylvain Rolland

C'est -quasiment- acté. La Tribune révèle que l'État prévoit de se désengager des pôles de compétitivité dès 2020. La mesure sera actée à l'automne lors du vote de la loi de Finances, pour une application dès le 1er janvier prochain. Grands gagnants de la manoeuvre : les Régions. Dans une logique de décentralisation de la compétence économique, celles-ci devraient récupérer intégralement les crédits de l'État, à la fois pour le financement des projets (dans le cadre du PSPC-Régions, la nouvelle version du Fonds unique interministériel ou FUI, doté de 175 millions d'euros en tout en 2019) et pour les dépenses de fonctionnement des pôles (18 millions d'euros en 2019, 15 millions en 2020). Mais pour Jean-Luc Beylat, le président de l'AFPC, la décision de Bruno Le Maire fragilise la pérennité des pôles de compétitivité et casse une gouvernance qui a fait ses preuves. Entretien exclusif.

Lire aussi : Les pôles de compétitivité vent debout contre leur transfert aux Régions en 2020

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LA TRIBUNE - Comment expliquez-vous que l'État choisisse de se désengager des pôles de compétitivité malgré leur opposition ?

JEAN-LUC BEYLAT - C'est une décision principalement politique. L'État se désengage progressivement des pôles de compétitivité depuis des années, comme l'ont montré la baisse des dotations de fonctionnement, qui vont passer de 18 millions d'euros en 2019 à 9 millions en 2022, et la baisse des crédits dans le cadre du FUI, qui ont été divisés par quatre depuis 2015, à 50 millions

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