Des tensions à l'usine Bombardier de Crespin

Des tensions à l'usine Bombardier de Crespin

Des salariés ont bloqué lundi 8 juin l'usine Bombardier de Crespin pour protester contre la demande de la direction qui souhaite les faire travailler une semaine de plus pour compenser la fermeture liée au confinement.

Publié le 09-06-2020 par Esther Guengant


Une demande qui ne passe pas


L'ambiance était extrêmement tendue lundi 8 juin au matin à l'usine Bombardier de Crespin. 'Nous avons proposé en CSE vendredi une solution de rattrapage de la fermeture pendant deux mois, de travailler la dernière semaine de juillet, qui serait payée l'équivalent de deux semaines, plus une prime exceptionnelle de 200 euros', a rapporté la direction. Inadmissible pour les salariés du constructeur ferroviaire canadien qui étaient lundi matin entre 200 et 300 à bloquer l'arrivée de pièces détachées sur le site pour protester contre cette proposition. La production sur le premier site industriel ferroviaire en France a été interrompue le 8 mars et n'a repris que le 11 mai. Surtout, pendant cette fermeture, la direction n'a pas compensé les 16% de salaire perdus pour les salariés placés au chômage partiel, alors même que l'entreprise a réalisé 813 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019 et que son carnet de commande est plein.


L'incompréhension des salariés qui se sentent floués


Pascal Lussiez, délégué CFDT, précise que la réalité pour les salariés serait bien différente de celle annoncée par la direction. Ils perdraient deux semaines de congé en travaillant sur des RTT qui seraient payés au lieu d'être posés. Selon Karim Khatabi, délégué Sud, la demande de la direction viserait avant tout à 'sauver les comptes d'un futur ex-employeur'. Bombardier a en effet annoncé en février dernier la vente de sa branche Transport (ferroviaire) à Alstom et à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

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