Un produit net bancaire en baisse

BNP Paribas a publié ce matin ses résultats pour le premier trimestre de l'exercice 2018. Ceux-ci se caractérisent par une baisse globale des résultats, imputables notamment aux contre-performances de sa banque de financement et d'investissement, et aussi par des charges exceptionnelles. Toutefois, le bénéfice net, qui s'élève à 1,57 milliard d'euros, en baisse de 17,3%, demeure supérieur aux attentes des analystes. Par ailleurs, le montant élevé de cette baisse est imputable à la mise en oeuvre de la nouvelle norme comptable IFRIC 21, qui contraint désormais les banques à reconnaître dès ce trimestre des charges qui seront avec certitude imputables sur l'année en cours. Sans l'application de cette norme, la baisse ne serait que de 3,8%.

Le produit net bancaire, indicateur de référence dans le secteur, est en baisse lui aussi, de 4,4%. Il ressort à 10,8 milliards d'euros. Cependant, cet indicateur souffre d'une base de comparaison défavorable, dans la mesure où le premier trimestre 2017 avait été marqué par une plus-value exceptionnelle, due à la cession des titres du groupe de services financiers sud-coréen Shinhan.

Deux éléments négatifs

Deux éléments négatifs ressortent de ce premier bilan trimestriel de la première banque française. Tout d'abord, la hausse des charges et des frais de gestion en particulier. Les frais de gestion ont ainsi augmenté de 1,7%, notamment en raison des coûts de transformation de métiers, ainsi que des coûts de restructuration des acquisitions récentes. Par ailleurs, ces frais sont aussi considérablement renchéris par l'imputation sur le premier trimestre de la quasi-totalité des impôts et taxes, en raison de l'application de la norme IFRIC 21. Ces derniers à eux seuls représentent 1,1 milliard d'euros.

Ensuite, le second élément négatif est lié aux activités de financement et d'investissement. En effet, ces dernières ont enregistré un déclin de 9,8% de leurs revenus, qui s'estiment à 2,91 milliards d'euros ; en outre, le résultat avant impôts a chuté de 28,2%, et se limite à 558 millions d'euros. Toutefois, cette contre-performance est avant tout conjoncturelle. En effet, plus de 35% des revenus des activités de financement et d'investissement sont libellés en dollars. Or, la monnaie américaine a accusé une baisse de 15% sur ce seul trimestre, ce qui constitue pour BNP Paribas, mais aussi pour les autres grandes banques internationales européennes, un inconvénient majeur.