Deezer reporte son introduction en bourse
Faute d'avoir pu attirer les investisseurs, Deezer est contraint de reporter son introduction en bourse sine die.
Publié le 28-10-2015 par Laurent Baquista
Un manque d'appétence chez les investisseurs
Deezer est très populaire chez les jeunes internautes français, mais visiblement moins chez les actionnaires et les investisseurs. Cette fracture générationnelle lui a peut-être été fatale et vient en tous cas de remettre sérieusement en cause ses projets de développement. La start-up de diffusion musicale en ligne a en effet été contrainte de renoncer à son introduction en bourse prévue pour la fin du mois, et a annoncé hier soir après clôture de la Bourse de Paris « le report de son projet d'introduction en Bourse en raison des conditions de marché ». Cette opération, menée avec le soutien de BNP Paribas, Bank of America et Merill Lynch devait concourir à lever auprès des marchés 300 millions d'euros environ par le biais de l'émission de nouvelles actions. Les actions étaient valorisées dans une fourchette large, allant de 36,40 euros à 49,24 euros au prix unitaire du titre. La somme des financements espérés à l'occasion de cette introduction était destinée à permettre à Deezer de financer une croissance rapide, pour s'élever au même niveau que ses concurrents, Spotify et Pandora, et de résister à l'entrée sur le secteur d'un nouveau venu aux dents longues et au réservoir de clients potentiel considérable, Apple Music. Mais, malheureusement pour le pionnier français du streaming musical, l'opération n'a pas rencontré l'adhésion des marchés, et les investisseurs ne sont pas entrés dans la danse de cette introduction, pourtant l'une des plus attendues et emblématiques de l'année.
Le report sine die de son introduction montre que Deezer se laisse la possibilité d'y recourir à nouveau lorsque les conditions lui paraîtront plus favorables. Mais il est impératif pour le service de streaming musical de croître rapidement, s'il ne veut pas être absorbé par plus gros que lui, ou simplement disparaître. Dans son communiqué, Deezer a précisé disposer « des capacités de financement et du positionnement adéquat pour poursuivre sa stratégie de croissance ». Mais il va lui falloir étudier d'autres solutions de financement pour faire passer cette stratégie des simples intentions à une réalité effective.
Les raisons d'un échec
Cet échec s'explique par deux raisons majeures, l'une conjoncturelle, et l'autre structurelle. La première tient essentiellement par les résultats décevants publiés cette semaine par Pandora et par Netflix, des acteurs majeurs de l'univers des contenus disponibles à la demande. Pandora, l'un des concurrents majeurs de Deezer, a en effet reconnu une faible hausse, de l'ordre de 2%, du nombre de ses utilisateurs actifs au troisième trimestre de l'exercice 2015. Suite à cette faible hausse, la webradio cotée à New York a dû abaisser ses objectifs pour 2015, provoquant une chute de 35% de son cours à Wall Street dans la seule journée de vendredi dernier. De son côté, Netflix, le service de diffusion de séries et de films a publié des résultats trimestriels décevants, notamment en ce qui concerne son nombre d'abonnés nouveaux : attendu à 1,15 million, il ne s'élève en fait qu'à 880000, ce qui, là encore, a provoqué une chute du titre à la bourse de New York. Ce contexte n'a, bien évidemment, pas été favorable à l'introduction de Deezer.
Mais le modèle économique de Deezer pose aussi problème aux investisseurs. En effet, ne disposant pas encore d'un nombre suffisant d'abonnés payants, la start-up musicale française ne parvient toujours pas à assurer un équilibre financier, et moins encore à atteindre la profitabilité. C'est sans doute là le principal motif de perplexité des investisseurs vis-à-vis de cette introduction.
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