Décès du fondateur du groupe Doux

Décès du fondateur du groupe Doux

Charles Doux, le fondateur du groupe agroalimentaire Doux, est décédé hier à l'âge de 76 ans.

Publié le 13-02-2015 par Aglaë Derouen

L'histoire d'un homme et d'un groupe

 

Alors que le groupe volailler qu'il a fondé et fait prospérer se redresse après une période difficile, Charles Doux est mort dans la nuit de mercredi à jeudi. Né le 14 avril 1938, il avait repris en 1975 l'abattoir de son père, créé en 1955, à Port-Launay dans le Finistère. Ce dernier, émigré arménien réfugié en Bretagne pour échapper au génocide, avait déjà contribué à moderniser l'élevage avicole, notamment en nourrissant les poulets avec des aliments produit hors de l'élevage, en sélectionnant les poulets, puis en adoptant la surgélation afin d'en permettre l'exportation.

L'exportation, c'est précisément ce que Charles Doux a le plus contribué à développer. Son marché de prédilection devient très vite le Moyen-Orient, et en particulier l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats Arabes Unis. En 1991, Charles Doux rachète au groupe breton Guyomarch la marque Père Dodu, qui sera réservée au marché français de la volaille transformée. Sous son impulsion, le groupe va devenir le leader européen de la volaille, et peser à lui seul 27% de la production française totale.

 

 

Fin de règne difficile

 

Charles Doux, « patriarche à poigne de fer », comme l'a dit le député local Richard Ferrand, était humble et discret, même s'il faisait partie des 150 Français les plus fortunés. Il aimait d'ailleurs souvent dire : « Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit ».

Pourtant, Doux a défrayé la chronique à plusieurs reprises, à chaque fois qu'il a dû affronter des tempêtes. En 1994, suite aux accords de Marrakech, il doit réduire de moitié ses exportations. En 1998, il se lance dans une aventure avortée au Brésil, qui commencera à lui faire perdre des millions. A partir de 2004, c'est la grippe aviaire que Charles Doux doit affronter, puis la hausse des cours des céréales, le protectionnisme brésilien, l'arrêt des aides européennes à l'exportation, etc. La fin de son règne, semée d'embuches, l'a contraint à restructurer son groupe, puis à le placer en redressement judiciaire pour trouver un repreneur, et passer la main définitivement. Il aura au moins eu, avant de s'éteindre la joie de voir le groupe Doux renouer avec les bénéfices.

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