Décentraliser la politique du logement

Philippe Pelletier

OPINION. Et si, dans la foulée de l'annonce présidentielle du 25 avril, nous nous mettions à réfléchir ensemble à la mise en œuvre prochaine d'une décentralisation de la politique du logement ? Par Philippe Pelletier, président du Plan bâtiment durable, ancien président de l’Agence nationale de l’habitat.

Publié le 14-05-2019 par Philippe Pelletier

Voilà en effet des années que nous nous lamentons, dans la sphère privée et associative comme chez les acteurs publics, d'un État impuissant à juguler le mal-logement, pataud à s'extraire d'un centralisme législatif et réglementaire qui devient trop souvent une contrainte excessive, inapte à maîtriser le prix du foncier, les coûts de construction, la valeur des loyers, pour qu'il vaille la peine de réfléchir à une autre organisation, plus efficiente, ce qu'une vraie décentralisation de la politique du logement pourrait permettre.

Bien sûr, il ne s'agit pas de tout mettre cul par-dessus tête, au risque, déjà côtoyé ici ou là, de mettre à l'arrêt la filière de production de logements , qui obéit à des cycles longs supposant stabilité des dispositifs et prévisibilité des opérations : la vigilance indispensable, qui peut guider la conduite de la décentralisation proposée, est en effet au moins triple : préserver les politiques nationales qui fonctionnent, rompre avec celles qui balbutient, en les basculant sous l'action d'opérateurs territoriaux qu'on peut espérer plus agiles, et maintenir la nécessaire solidarité entre territoires français si disparates.

Mais la réforme n'a d'intérêt que si elle satisfait l'objectif de toute véritable politique du logement : permettre à chacun de nous d'habiter, c'est-à-dire de disposer à coût abordable d'un lieu de vie qui assure le lien social, et pas seulement d'un abri : cela suppose de chercher à satisfaire les besoins d'habitat, si multipl

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