Un projet européen de drone de renseignement

A l'heure des conflits asymétriques, où le renseignement s'impose comme une capacité militaire incontournable, l'Europe ne dispose pas encore de programme industriel dans ce domaine. Un constat amer, autant que l'achat par la France d'une douzaine de drones Reaper au groupe américain General Atomics. La relève européenne devrait intervenir à l'horizon 2025, selon la directrice exécutive de l'Agence Européenne de Défense (AED), Claude-France Arnould. En effet, tous les Etats membres de l'Agence, à l'exception du Danemark, viennent de parvenir à un accord, pour un programme industriel commun de drone de renseignement.

Dassault, pilier du futur drone "made in Europe"

Un programme industriel d'une telle ampleur nécessite encore une harmonisation des besoins entre les différents Etats membres. Pour autant, les industriels du secteur de la défense sont déjà intéressés par la fabrication du futur drone. Au premier rang de ces industriels figurent Dassault, EADS et Finmeccanica, une sainte alliance entre la France, l'Allemagne et l'Italie. Pour le groupe Dassault, ce projet européen ouvrirait de nouvelles perspectives d'avenir, face aux restrictions budgétaires de la défense hexagonale. Le financement du projet de drone "made in Europe", de l'ordre de plusieurs centaines de millions d'euros, reste toutefois à préciser. Des débouchés civils sont également à l'étude, dans l'optique d'harmoniser les exigences du noyau dur européen.