Darty joue la montre avec la Fnac

Darty joue la montre avec la Fnac

Darty a obtenu un délai supplémentaire jusqu'au 11 novembre pour répondre à l'offre de rachat de la Fnac. L'offre actuelle ne satisfait pas en effet pleinement certains actionnaires britanniques du groupe de distribution spécialisé.

Publié le 27-10-2015 par Aglaë Derouen

Introduire du numéraire dans la transaction

 

Ni oui ni non. C'est en somme ce que les actionnaires de Darty ont pour l'instant répondu au groupe d'Alexandre Bompard, qui propose de racheter le réseau de distribution célèbre pour son contrat de confiance. Hier soir, la Fnac a simplement déclaré dans un communiqué avoir « pris bonne note du communiqué de Darty » et demeurer « convaincue du potentiel que représente le rapprochement entre les deux enseignes et de l'attractivité de son offre ». Mais de son côté, Darty compte profiter du délai pour demander à l'enseigne de distribution de produits culturels et high-tech quelques précisions, et, surtout, pour réfléchir « sur l'opportunité d'introduire un paiement en espèces dans la transaction ». En effet, l'offre de la Fnac ne portait que sur des modalités d'échange d'actions, sur la base d'une action Fnac pour 39 actions Darty, ce qui valorisait le groupe Darty à hauteur de 553 millions de Livres, soit 720 millions d'euros. Traditionnellement, les actionnaires britanniques n'aiment guère les transactions qui se font sur la base d'échanges de titres libellés en euros et côtés ailleurs qu'à Londres, et ils préfèrent dans ce cas-là le numéraire, au moins en partie.

 

 

Besoin de précisions

 

Quant aux précisions demandées, elles visent essentiellement à permettre « une compréhension détaillée des synergies attendues d'un rapprochement entre Fnac et Darty ». Ces synergies pourraient en effet prendre plusieurs formes. Selon la Fnac, en cas de fusion, on pourrait atteindre des montants d'économies réalisées de l'ordre de 85 millions d'euros par an. Ces synergies proviendraient en premier lieu des achats, qui, effectués en plus grand nombre et rationalisés, permettraient d'obtenir auprès des fournisseurs des tarifs plus intéressants, notamment pour tout ce qui concerne le petit électroménager et l'électronique high-tech grand public. Les autres synergies identifiées sont à chercher du côté de la logistique et des transports. Mais ce que redoutent certains actionnaires britanniques de Darty, à l'exception de DCNA Finance qui est aussi actionnaire de la Fnac, ce sont les conséquences sociales du rapprochement, et surtout d'éventuelles fermetures de magasins. La Fnac a bien stipulé qu'elle comptait « maintenir deux réseaux de magasins distincts pour la Fnac et Darty », mais n'a rien dit sur d'éventuelles fermetures de magasins en cas de doublons, qui seraient peut-être même rendues inévitables parfois, à la demande même de l'Autorité de la Concurrence. On voit mal en effet, dans certains centres commerciaux comme Beaugrenelle, comment maintenir les deux enseignes à deux étages de différence, si elles ne sont plus concurrentes.

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