Danone et Mars créent un fonds pour l'agriculture

Danone et Mars créent un fonds pour l'agriculture

Les deux géants de l'agroalimentaire Danone et Mars se sont unis autour de Livelihoods, un fonds qui apportera son aide financière aux agriculteurs des pays en voie de développement.

Publié le 05-02-2015 par Aglaë Derouen

Prospérer et faire prospérer

 

Dans le secteur de l'agroalimentaire, certains groupes ont depuis longtemps compris que la Responsabilité Sociale de l'Entreprise (RSE) n'était en rien contradictoire avec les affaires et la croissance économique. Ainsi, depuis des années, Danone a déjà mené des programmes de développement de filières, notamment laitières, dans des pays du Sud, comme à Madagascar. En venant en aide aux agriculteurs locaux, ils créent ainsi une filière qu'ils soutiendront, un marché qui commercialisera leurs produits, et contribuent à l'élévation du niveau de vie ce qui fait émerger des consommateurs nouveaux. Un cercle vertueux, en somme.

Mars aussi l'a bien compris, puisque Barry Parkin, directeur du Développement Durable chez Mars fait le même constat : « pour faire grossir notre business, nous avons besoin de sécuriser notre approvisionnement en matières premières. [..] Nous dépendons d'une multitude de petits fermiers. À elle seule, l'entreprise Mars fait vivre un million d'entre eux dans sa chaîne d'approvisionnement, dont beaucoup se battent pour leur survie et celle de leur famille. Cela n'est pas acceptable. Vouloir les aider est à la fois bon pour eux et pour notre activité ».

 

 

120 millions d'euros à investir

 

En s'alliant hier soir, dans les ors du Quai d'Orsay, avec Mars, le leader français de l'agroalimentaire va donc étendre ses possibilités d'action et surtout démultiplier les aides aux développement que pourront recevoir des projets agricoles en Afrique, Asie et Amérique Latine. Livelihoods sera donc avant tout consacré au développement agraire.
Le développement agraire est en effet l'un des principaux leviers du développement, et les deux groupes agroalimentaires vont pouvoir y investir des sommes importantes, surtout compte tenu de la réduction planétaire des aides publiques au développement. Des partenariats avec des ONG spécialistes de ces questions permettront de fournir encadrement, méthodes et conseils pour aider au développement des projets.

Selon Bernard Giraud, à l'initiative de ce fonds, Livelihoods va ainsi investir 120 millions d'euros sur 10 ans « dans des projets de grande taille, en priorité dans des villages pauvres auxquels nous permettrons d'améliorer les rendements de leurs terres et donc leurs revenus ». Le fonds a déjà ciblé les types de production agricole qui seront privilégiées : le cacao, le sucre, la vanille, l'huile de palme et le lait. C'est peut-être au niveau de ces priorités stratégiques que la création du fonds risque de heurter certaines ONG.

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