Viser une croissance solide

A l'occasion de son séminaire des investisseurs, organisé hier à Evian, le géant français de l'agroalimentaire a dévoilé ses objectifs pour 2020, en rendant public son plan de transformation. Ils passent par une croissance organique de 5%, et une forte progression de la marge opérationnelle.

Secteur par secteur, les objectifs que s'est fixé le groupe fondé par la famille Riboud, tiennent compte d'une conjoncture difficile, mais annoncent néanmoins une stratégie de conquête de marchés durant les cinq prochaines années. La croissance organique espérée pour les produits laitiers se situe entre 3% et 5%. Dans le domaine de la nutrition infantile, elle est attendue entre 7% et 10%. La croissance organique en nutrition médicale devrait s'élever à 6% ou 8%. Quant à la division des eaux, elle table elle aussi sur une fourchette située entre 7% et 10%.

Des objectifs plutôt réalistes

Même s'ils sont ambitieux, les objectifs de Danone ne sont pas irréalistes. Au troisième trimestre de l'exercice 2015, la croissance organique des ventes du groupe, toutes divisions confondues, a atteint 4,6%, avec des disparités fortes. Les produits laitiers n'ont en effet progressé que de 0,6%, mais les ventes d'eaux ont quant à elles augmenté de 6,8%. Elles croissent de 10,9% dans la nutrition infantile, et de 6,9% dans la nutrition médicale. L'objectif pour l'année 2015 demeurant une croissance organique de 4% à 5%, les ambitions pour 2020 sont donc raisonnablement susceptibles d'être atteintes.

Améliorer la marge

Par ailleurs, Danone compte aussi améliorer considérablement sa marge opérationnelle courante, ainsi que son bénéfice et sa trésorerie. En 2014, la marge opérationnelle courante se situait à 12,59%. Elle devrait encore un peu progresser en 2015. Mais, dans le domaine des produits laitiers, Danone souhaite une progression de 200 points de base de la marge opérationnelle. Il semble que cette activité soit la moins profitable du groupe, et dégage une marge beaucoup plus faible que les autres. Reste à savoir comment Danone compte la faire progresser. Peser sur le prix d'achat du lait, déjà très bas et source de conflit avec les agriculteurs, ne semble pas une bonne solution. L'autre option consiste donc à augmenter la rentabilité par des économies. Ces dernières risquent-elles d'être faites sur la masse salariale? La question demeure entière.