Dagniaux en guerre contre Danio

danone

Dagniaux, un fabricant de glaces de Cambrai attaque le groupe Danone, auquel il reproche la dangereuse homonymie de sa nouvelle marque, Danio.

Publié le 13-11-2014 par Aglaé Derouen

Une homonymie phonétique

 

En janvier 2014, le géant de l'agroalimentaire Danone lançait un nouvel en-cas laitier, riche en protéines et pauvre en matières grasses, nommé Danio. Il choisissait de positionner ce produit dans la classe des produits laitiers et des yaourts glacés. Et c'est précisément là que se situe le nud du problème.

En effet, il existe déjà à Cambrai et à Roubaix un glacier nommé Dagniaux, qui fabrique sous sa marque et sous marques de distributeurs des crèmes glacées, des sorbets et des entremets et gâteaux glacés. Née en 1923 dans le centre de Lille en tant que petit commerce de glaces, la maison Dagniaux s'est lancée depuis 43 ans dans la fabrication industrielle. L'entreprise a été reprise il y a deux ans par Stéphane va de Velde, son actuel patron, qui ne décolère pas contre le leader mondial des produits laitiers.

 

 

Dialogue de sourds

 

Au début, Stéphane Van de Velde, a souhaité attirer l'attention de Danone sur le problème posé par le dépôt et le lancement de la marque Danio : "Suite à ce dépôt de marque, on leur a envoyé un courrier pour leur demander gentiment de l'enlever, car ils sont phonétiquement semblables et que nous sommes tous deux sur les produits laitiers". Danone faisant la sourde oreille, le chef d'entreprise nordiste a déposé à l'INPI la marque Danaune. Le groupe agroalimentaire a, cette fois-ci, immédiatement réagi : il a menacé Dagniaux de poursuites, mais ne s'est pas plus préoccupé du fond de l'affaire.

 

L'entreprise en danger

 

C'est pourquoi Stéphane Van de Velde a lui même assigné Danone en justice pour contrefaçon, concurrence déloyale, et a demandé l'annulation de la marque Danio. Il en va de la survie de son entreprise, car celle-ci a, depuis le début de l'affaire, perdu 15% de son chiffre d'affaires.

Les enseignes de la grande distribution commencent en effet à le déréférencer, lui demandent de changer de marque pour continuer à travailler avec elles, voire annulent tout simplement leurs commandes, comme ce fut récemment le cas pour 137000 bûches glacées de Noël.

Si David perdait contre Goliath, 70 emplois seraient supprimés.

Les dernières actualités