'Nous savons que cette position sera très probablement inaudible'

La compagnie aérienne et l'avionneur sont jugés depuis le 1er octobre pour 'homicides involontaires' dans le crash du vol Rio-Paris qui a fait 228 morts, passagers et membres de l'équipage, le 1er juin 2009. Alors que les parties civiles attendaient une reconnaissance de culpabilité et une condamnation, le procureur a déclaré que la culpabilité des deux entreprises était 'impossible à démontrer'. 'Nous savons que cette position sera très probablement inaudible pour les parties civiles, mais nous ne sommes pas en mesure de requérir la condamnation d'Air France et d'Airbus", a-t-il déclaré. Le parquet a ainsi requis la relaxe après un réquisitoire à deux voix qui a duré presque six heures, et le récit minutieux de ces 'quatre minutes et 23 secondes' durant lesquelles l'avion a décroché avant de sombrer à une vitesse vertigineuse dans l'Atlantique. 'Le non-remplacement des sondes ne constitue pas une faute pénale', a déclaré le procureur, alors même que le givrage des sondes pitot a totalement faussé les indications apportées aux pilotes, notamment sur la vitesse. 

La colère et l'incompréhension des familles

A l'annonce du réquisitoire, des cris et des applaudissements de colère se sont élevés dans le tribunal. 'Treize ans que les familles attendent et aujourd'hui elles ont l'impression qu'on leur marche dessus parce qu'on nous dit que l'accident, c'est la faute à pas de chance, la faute des pilotes. Et qu'Air France et Airbus ont fait tout ce qu'il fallait', a déclaré Me Alain Jakubowicz, avocat de l'association de victimes Entraide et solidarité AF 447, évoquant un 'parquet déloyal vis-à-vis des parties civiles'.