Covid-19: les atteintes à la biodiversité ont accéléré l'épidémie

Elevage de cochons en Chine

La déforestation et l'artificialisation des sols créent des "passerelles" pour la circulation des virus entre animaux sauvages et humains, estiment plusieurs experts. Sans compter le rôle joué par un système alimentaire peu durable.

Publié le 27-03-2020 par Giulietta Gamberini

Et si la pandémie de coronavirus n'était que le symptôme d'une crise plus profonde, causée par les humains: celle de la biodiversité? Plusieurs experts en sont convaincus. "Nous avons organisé des systèmes qui font tout pour engendrer puis accélérer ce genre d'épidémies", conviennent Philippe Grandcolas et Jean-François Guégan, directeurs de recherche respectivement au CNRS (Conseil national de la recherche scientifique) et à l'Inrae (Institut national de la recherche agronomique), et spécialistes de la biodiversité. "Existentielle", cette crise remet profondément en cause les rapports entre l'humanité et la nature, abonde Elise Buckle, directrice de l'ONG Climate & Sustainability et conseillère de l'Onu.

Comme cela semble être le cas pour le Covid-19, la grande majorité des virus sont en effet portés par des animaux sauvages. "Mais dans leurs milieux naturels, ces agents pathogènes ont une fonction", rappelle Jean-François Guégan.

"La perturbation de ces écosystèmes cause en revanche une multiplication d'interactions avec les humains. Elle créé ainsi de nouvelles passerelles pour les micro-organismes", résume le chercheur.

Animaux sauvages et élevages aux portes des villes

La déforestation et l'artificialisation des sols notamment, en privant de nombreux animaux sauvages de nourriture, poussent de nombreuses espèces à se rapprocher des centres habités. Et les populations qui vivent près de milieux encore relativement sauvages, autrefois garantes de la biodiversité locale, c

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