Claude Guéant révèle que le dossier BPCE était bien géré à l'Elysée

Claude Guéant révèle que le dossier BPCE était bien géré à l'Elysée

Coup de théâtre dans le procès de François Pérol, le patron de BPCE. Claude Guéant, ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République, a confirmé que le dossier de fusion entre les Banques Populaires et les Caisses d'Epargne était bien géré à l'Elysée.

Publié le 25-06-2015 par Emilie Huberth

Christian Noyer à décharge

 

Devant la 11ème chambre du Tribunal Correctionnel de Paris, les huiles se sont aujourd'hui pressées à la barre. Dans le procès qui met en accusation François Pérol pour « prise illégale d'intérêts », le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, et l'ancien Secrétaire Général de l'Elysée Claude Guéant comparaissaient. Le premier était cité en tant que témoin de la défense, et il a affirmé que François Pérol n'avait rien à se reprocher et avait agi conformément au code de déontologie de la fonction publique en acceptant la direction du groupe BPCE. En outre, selon Christian Noyer, « ce projet ne correspondait clairement pas à une ambition politique », mais relevait plutôt d'un souhait exprimé par la banque de France, pour trouver plus facilement une solution à la crise de gouvernance de Natixis, qui fragilisait les deux groupes bancaires coopératifs. Un témoignage à décharge, qui a sans doute fait plaisir au patron de BPCE.

 

 

Les surprenantes révélations de Claude Guéant

 

Quand le tour de Claude Guéant, à l'époque supérieur hiérarchique direct de François Pérol, est venu, on pouvait s'attendre à un second témoignage allant dans le sens souhaité par la défense. Curieusement, il n'en fut rien ! Bien au contraire. Claude Guéant a tout d'abord souligné que le dossier était très attentivement suivi à l'Elysée, y compris par Nicolas Sarkozy lui-même : « ça ne le laissait pas indifférent. Il a considéré que le sujet méritait son attention active ».

Pire encore, Claude Guéant a révélé que le choix de François Pérol pour diriger le nouvel ensemble bancaire coopératif était celui du Président de la République lui-même. Ces deux affirmations contredisent le système de défense de François Pérol, qui repose sur un argument central, alléguant que le dossier n'était pas du tout géré à l'Elysée. Toutefois, sans doute pour ne pas trop enfoncer son ancien collaborateur, Claude Guéant a précisé que, « quand le président a demandé à François Pérol de prendre ces fonctions, en ne lui laissant guère de choix, il a pris cela comme un défi, un devoir plus qu'une satisfaction ».

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