Cinq questions sur les crédits carbone, ce mécanisme au cœur de l'accord de la COP26

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Décidée en 2015 à Paris mais conditionnée à un accord futur, la mise en œuvre d'un dispositif international d’échange d’unités de réduction des émissions de CO2 a finalement été décidé lors de la COP26 de Glasgow. Ces « crédits carbone » devraient permettre aux pays de mutualiser les coûts de décarbonation de l’économie, mais le mécanisme est complexe et comporte de nombreux risques. Explications.

Publié le 26-11-2021 par Marine Godelier

Connu sous le nom d'article 6, c'est un chapitre de l'accord de Paris aussi important que complexe sur lequel les Etats se sont enfin accordés lors de la COP26 : celui de la reconnaissance d'un marché international des crédits carbone. Après avoir parasité les négociations lors des cinq précédentes réunions internationales sur le climat, les signataires du pacte de Glasgow sont finalement parvenus à un compromis sur le sujet.

Et pour cause, il suscite l'intérêt de nombreux pays et entreprises : en les incitant à échanger, sous forme d'actifs, les réductions d'émissions de gaz à effet de serre, le mécanisme conduirait à débloquer des financements internationaux pour décarboner l'économie des pays en développement. De quoi permettre d'agir à une échelle globale, en posant les premiers jalons d'un futur prix du carbone généralisé. Mais sa mise en œuvre ne fait pas l'unanimité : celle-ci fait naître de nombreux risques, notamment de double comptage des émissions effectivement évitées. Et selon Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris, « le texte adopté [...] n'est pas suffisant pour empêcher les entreprises et les États de mauvaise foi de contourner le système ». Explications.

  • Comment fonctionnent les crédits carbone ?

L'idée est de permettre à un pays ou une entreprise qui ne parvient pas à remplir ses objectifs climatiques d'acheter les réductions d'émissions de CO2 qu'elle engendre à l'étranger, afin de les intégrer à son propre bilan. Par exemple, en finançant des

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