Changement climatique, un problème global d'offre et de demande

Guyot, Vranceanu, Marc, Radu, Essec, École supérieure des sciences économiques et commerciales

OPINION. Le désengagement annoncé des grands intermédiaires financiers des énergies fossiles n'aura qu'un effet marginal sur un secteur dont les ressources sont en majorité détenues par des pays qui veulent d'abord assurer leur propre développement. Du côté des énergies renouvelables, l'offre reste largement inférieure à la demande croissante. Pourtant des solutions existent donnant un rôle moteur à la finance comme les green bonds, la taxe carbone. Et des accords internationaux à l'exemple de l'initiative dans le transport maritime pour adopter un carburant moins polluant sont des pistes à suivre. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l'ESSEC.

Publié le 11-02-2020 par Marc Guyot et Radu Vranceanu

Lors de la réunion de Davos en janvier de cette année, les agents officiels de la moralité comme Greta Thunberg et des ONG respectables comme Greenpeace ont une fois de plus pointé la complicité des firmes financières dans le dérèglement climatique. Les intermédiaires financiers - banques et fonds d'investissement - sont accusés de persister à investir dans les énergies fossiles et ont été appelés à amender leurs conduites honteuses au plus vite. Les grandes banques ainsi que des fonds majeurs comme BlackRock semblent plus ou moins avoir reconnu leurs pêchés et ont affirmé qu'ils mettraient en oeuvre des stratégies afin de se corriger. Sans vouloir remettre leur bonne fois écologique en cause, il faut tout de même reconnaître qu'il est rationnel financièrement de revoir à la baisse l'espérance de gain et à la hausse le risque associé à ces investissements, eux-mêmes issues d'une perception plus forte du risque climatique par le public. En 2016, la baisse brutale du prix du pétrole avait déjà signalé la surexposition dans les énergies fossiles des grandes banques européennes. En revanche, il est à craindre que d'autres intermédiaires financiers moins connus comme des banques publiques en Russie, Chine et Inde, s'empresseront d'occuper le vide laissé par les géants occidentaux de l'investissement.

Réallocation de portefeuille d'investissements

Si le désengagement des grands intermédiaires financiers induit un renchérissement du coût de l'investissement en énergies fossiles, des

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