Carrefour et Cora feront achats communs

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Le Petit Poucet de la grande distribution s'allie avec l'Ogre pour mutualiser leurs achats auprès des fournisseurs. Avec Leclerc, Cora et Carrefour étaient les derniers à ne pas avoir procédé à un regroupement de ce type.

Publié le 23-12-2014 par Aglaé Derouen

Une nouvelle alliance

 

La guerre des prix qui sévit dans la grande distribution depuis des mois vient de connaître un nouveau tournant, sous forme d'alliance entre le plus petit groupe de distribution, Cora, et le plus gros Carrefour. Les deux distributeurs ont en effet signé un accord de coopération des leurs centrales d'achats, afin de peser plus fortement dans les négociations commerciales avec les fournisseurs. En commandant de plus importantes quantités, ils sont plus facilement susceptibles d'obtenir des tarifs plus bas, et donc de pouvoir faire baisser les prix pour les consommateurs, ou augmenter leurs marges.

Ils ne sont pas les premiers à nouer ce type de partenariat. Bien au contraires, Cora et Carrefour font plutôt partie des derniers. En effet, Auchan et Système U s'étaient déjà alliés sur le plan national en septembre, et Casino et Intermarché en octobre. Ce même mois, Auchan avait conclu un partenariat international de même type avec Metro, pour peser sur les achats des marques des grandes firmes transnationales (Danone, L'Oreal, P&G, etc).

 

 

Recomposition du paysage de la distribution

 

Ces alliances ont un impact majeur sur la structure même de la concurrence au sein du secteur de la grande distribution. En effet, même s'il n'y a aucune modification sur le plan capitalistique et que les enseignes restent toutes indépendantes, ces alliances donnent naissance à des mastodontes qui bouleversent, en premier lieu, l'ordre établi. Intermarché et Casino représentent ainsi maintenant une puissance d'achat équivalente à l'addition de leurs parts de marchés respectives, soit 25,8%. Système U et Auchan pèsent 21,6% de parts de marchés. Quant au nouveaux mariés, Carrefour et Cora, ils détiennent 25,2% de parts de marché, talonnant ainsi de peu les nouveaux leaders. Seul Leclerc, qui a raté le coche, va stagner légèrement en-dessous des 20% (19,9% de PDM).

 

 

Inquiétudes ministérielles

 

Le Ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, ne voit toutefois pas forcément ces regroupements de capacités d'achats d'un bon oeil. En effet, ils peuvent avoir, selon lui, des conséquences désastreuses sur les fournisseurs. Même si les PME locales et les filières agricoles sont généralement exclues de ce type d'accord qui n'est censé concerner que les grandes marques internationales, il n'en demeure pas moins que ces grandes marques produisent sur le sol français. Les fragiliser plus qu'elles ne le sont déjà dans les négociations commerciales avec la grande distribution, c'est fragiliser l'emploi.

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