Pertes structurelles normales

Les résultats de l'exercice 2015 du fabricant de prothèses cardiaques artificielles accusent cette année encore une lourde perte, de 17,54 millions d'euros, après les 18,26 millions de l'année 2014. Les investissements demandés sont en effet toujours aussi importants, et les produits d'exploitations toujours proches du néant.

Faute d'avoir encore obtenu le marquage CE pour voir la commercialisation de ses produits autorisée, la société Carmat a seulement dégagé 14350 euros de produit d'exploitation, contre 49342 euros l'année précédente. Par ailleurs, la trésorerie du groupe a fondu comme la neige en cet hiver trop doux, et se limite à 3 millions d'euros, contre 9,2 millions l'année précédente.

Un tour de table très ambitieux

Pourtant, les résultats encourageants de précédentes implantations des coeurs artificiels Carmat laissent envisager un énorme potentiel de croissance pour la jeune pousse des biotechnologies. Les essais de faisabilité vont se poursuivre, et devraient s'étendre à 25 nouveaux patients dans les prochains mois. Ils serviront précisément, en complément des tests in vitro, à l'obtention de l'homologation aux normes européennes.

C'est pourquoi Carmat dispose d'un fort potentiel d'attractivité, dont ses dirigeants comptent bien se servir, en proposant une augmentation de capital de 50 millions d'euros. Les actionnaires de références que sont Airbus Group et Trufle Capital, suivis par Bpifrance et de nouveaux entrants, comme le capital-risqueur d'Air Liquide, ALIAD. Ce tour de table permettrait à Carmat de financer la fin de la phase d'essais cliniques, et d'entamer la commercialisation avec une production en série des prothèses cardiaques.